Oracle tente de rassurer une communauté MySQL désabusée

Le géant américain a calmé le jeu autour de l'avenir de la base Open Source. Il la positionne désormais officiellement comme une alternative à SQL Server de Microsoft.

Chaque jour qui passe, les utilisateurs de MySQL sont nombreux à se demander à quelle sauce Oracle pourrait bien les manger. Edward Screven, architecte en chef chez Oracle leur a donné un aperçu du menu pour l'année à venir à l'occasion de sa dernière conférence californienne.

Tentant de persuader l'assemblée qu'Oracle ne compte pas laisser tomber MySQL, le nouvel apôtre de la base de données Open Source a souhaité clarifier plusieurs points.

Tout d'abord le fait qu'Oracle compte bien maintenir la disponibilité de MySQL sous sa forme Open Source (et GPL), et qu'il ne demanderait pas à ses clients d'acheter la moindre prestation de support supplémentaire en cas d'achat de la licence commerciale MySQL.

Edward Screven a également confirmé qu'Oracle allait gonfler les moyens financiers pour l'activité de  R&D consacrée à la base de données, sans toutefois se risquer à avancer de chiffres.

La stratégie MySQL d'Oracle le place dans une situation d'équilibriste

Oracle a également profité de l'occasion pour indiquer qu'InnoDB devenait le moteur de stockage par défaut de MySQL, jetant par voie de conséquence aux oubliettes son projet alternatif Falcon.

L'éditeur a par ailleurs affiché son intention de positionner son système de base de données Open Source en concurrence frontale de SQL Server en annonçant que sa plate-forme d'exploitation de prédilection serait désormais Windows.   

Une stratégie qui place Oracle dans une situation d'équilibriste. Alors que l'éditeur a toujours exclu le fait que MySQL marche sur les plates-bandes de son SGBD maison, il le positionne aujourd'hui officiellement en tant qu'alternative directe à SQL Server, lui-même concurrent sur bien des points d'Oracle 11g.

Cela étant, les périmètres de volumétrie des projets visés par MySQL demeurent plus restreints que ceux d'Oracle 11g, voire même de SQL Server. "Nous positionnons davantage MySQL sur des projets départementaux plutôt que sur des projets groupes", nous indiquait le mois dernier Kuassi Mensah, responsable produits au sein de l'entité Plate-forme Java d'Oracle.

Oracle est toutefois loin d'avoir dévoilé la totalité de la feuille de route de MySQL pour les mois et les années à venir. Sans doute faudra-t-il patienter jusqu'au 6 mai ou 3 juin prochain - dates auxquelles sont fixés les prochains forums utilisateurs MySQL qui auront respectivement lieu à Amsterdam puis en Californie - pour en savoir plus.

Le géant de la base de données se devait de communiquer sur MySQL dans un contexte de fuite des cerveaux du côté de Sun qui ne semble pas se tarir. Après  les départs de Michael Widenius et David Axmark (co-fondateurs de MySQL), Marten Mickos (directeur général), Marc Tremblay (architecte en chef des processeurs et produits réseaux), c'est celui du père du langage Java, James Gosling, qui a marqué la communauté MySQL. Sans compter la démission de Karen Padir, responsable logiciels de Sun, partie rejoindre un concurrent Open Source, EnterpriseDB.