Amende record de 1,06 milliard d'euros pour Intel en Europe

Après Microsoft, c'est autour d'Intel d'être puni par la Commission Européenne pour pratique anticoncurrentielle. Le géant se voit infligé une amende de plus d'un milliard d'euros.

Le couperet vient de tomber. Au terme de longs mois d'enquête, la Commission Européenne condamne Intel à verser 1,06 milliard d'euros pour abus de position dominante. Une amende qui juridiquement aurait pu aller jusqu'à 3,7 milliards d'euros (soit 10% du chiffre d'affaires du groupe), mais qui n'en reste pas moins record dans l'histoire de l'Union Européenne.

Parmi les griefs qui lui sont reprochés, Intel aurait accordé des remises aux principaux constructeurs de PC (Acer, Dell, HP...). Des opérations qui auraient pu être légales, mais dont le caractère occulte a attiré l'œil de la commission. Objectif du dispositif : faire en sorte que les fournisseurs de PC fassent le choix de composants Intel pour 80 à 90 % de leurs ordinateurs.

Dans cette logique, le groupe aurait même payé ces mêmes constructeurs pour retarder, voire annuler, la sortie d'ordinateurs équipés de matériel concurrent, principalement d'AMD (Athlon, Phenom...). Cette politique aurait été appliquée entre octobre 2002 et décembre 2007. L'enquête de la commission aurait quant à elle débuté en 2000 suite à une plainte d'AMD pointant du doigt certaines pratiques commerciales du groupe sur le marché des processeurs pour micro-ordinateurs x86.

Suite à l'annonce de l'amende, Intel a immédiatement contesté ces accusations tout en mettant en avant sa capacité à tirer son épingle du jeu sur un marché extrêmement concurrentiel, notamment par ses capacités d'innovation et de productivité. Le groupe a indiqué qu'il ferait appel de cette condamnation.

Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de la concurrence, a justifié le montant de l'amende par le caractère délibéré de la politique anticoncurrentielle d'Intel. Autre raison invoquée : une infraction aux règles antitrust de l'Union Européenne courant sur plusieurs années, et touchant des millions de consommateurs européens.

C'est un nouveau coup dur pour Intel, déjà condamné au Japon et en Corée du Sud, et pointé du doigt par plusieurs enquêtes aux Etats-Unis.