Digital workplace : Jalios bat Microsoft 365 et Google Workspace dans l'IA générative selon le référentiel Lecko
C'est une surprise. Le français Jalios se hisse en première position du référentiel 2025 de Lecko sur le front de l'IA générative. Un baromètre qui vient tout juste d'être publié. L'éditeur se classe loin devant Microsoft et Google que ce soit en termes de richesse d'usage global boosté par l'intelligence artificielle générative que d'apport de la genAI en matière de digital workplace, les deux axes retenus par le cabinet français pour réaliser son étude.
"L'IA générative de Jalios peut être utilisée pour créer des contenus et gérer des connaissances. Sur ce dernier point, l'outil est très mature pour analyser des compétences ou créer des agents conversationnels autour de la recherche de contenus", explique Bastien Le Lann, directeur associé chez Lecko.

Parmi ses principaux points forts, Jalios guide la création d'une connaissance par le biais de son interface conversationnelle. Sur la base de profils cible définis par l'utilisateur et des contenus à prendre en compte, il suggère par exemple un titre concis, mais également des tags à associer. Ce qui permet de garantir la qualité de la connaissance dès sa création et d'éviter ensuite une expérience dégradée.
Autre avantage de Jalios : la possibilité de créer des agents directement au sein de l'environnement en sélectionnant les contenus de son choix. Une possibilité que ne permettent pas ses concurrents. Alors que Powell propose des agents sur étagères pour gérer les reformulations de texte ou de titre, Jalios permet de son côté de générer des agents sur mesure-sur. "Un agent sur-mesure pourra par exemple permettre d'assister un service de support à partir d'une centaine de bases de connaissances", précise Bastien Le Lann.
Comme Jamespot et TalkSpirit, Jalios se positionne aussi sur le terrain des agents conversationnels pour piloter les réunions. Un élément qui s'inscrit dans sa feuille de route. Objectif affiché : se calquer sur le modèle de Copilot dans Teams Meeting en mettant en avant toute une pléiade d'agents pour gérer les réunions, notamment leur transcription, leur synthèse, sans oublier leur résumé sous forme d'actions à mettre en œuvre.
Mozzaik et Elium se démarquent
Pour le directeur associé de Lecko, Mozzaik n'est pas à sous-estimer. "Son approche est intéressante. A la différence de Powell qui propose des possibilités de création et d'adaptation de contenus sous Sharepoint, Mozzaik se calque sur Copilot en déployant des agents pour rechercher des profils, des compétences ou des documents, tout en ajustant leur comportement", analyse Bastien Le Lann.
Quant à Elium, il ne s'éparpille pas. Exit le déploiement d'un agent conversationnel sur l'ensemble de la plateforme. Au-delà du RAG permettant d'interroger une base documentaire, Elium met également en place un processus de smart AI pour guider l'utilisateur dans la production d'une connaissance. "Il permet d'évacuer le superflu, mais aussi de bénéficier d'une cohérence d'ensemble entre les stories, notamment en matière de tags", reconnaît Bastien Le Lann. "Cette digital workplace permet aussi d'intégrer intelligemment les connaissances créées sous Word, en aidant à faire le tri et en nettoyant les fichiers." A cela s'ajoute une interface low code directement accessible en front office pour adapter le comportement des assistants et les ajuster au fil de l'eau en fonction de l'évolution de la connaissance.
Partant de là, Elium pourra par exemple réagir rapidement dans le cadre d'un réseau de distribution pour s'adapter à d'éventuels imprévus, tels que des crues, en publiant toute une série de circulaires et en adaptant ce dispositif de communication tout au long de la journée en fonction de l'évolution de la situation. Un cas d'usage notamment déployé au sein de Fnac Darty.
Google Gemini vs Microsoft Copilot
Qu'en est-il de Google Gemini et Microsoft Copilot ? Pour Lecko, Gemini semble bénéficier d'un RAG plus performant que son concurrent à usage équivalent. "Avec Copilot, les résultats sont aléatoires. On pourra dénicher des informations à jour et pertinentes comme des contenus non-qualifiés", reconnaît Bastien Le Lann. "Cependant, Copilot est excellent sur certains cas d'usage, notamment pour synthétiser une semaine de travail à venir, ou encore pour définir des routines : par exemple résumer ses e-mails tous les lundis matin ou encore réaliser une revue de ses réunions le mardi."
Gemini vient tout juste d'être adapté en français. Résultat : les transcriptions et comptes rendus de réunion dans la langue de Molière sont de moins bonne qualité au sein de la solution de Google comparé à celle de Microsoft. En revanche, en matière de transformation, d'enrichissement et d'illustration de contenu, Lecko estime que les deux solutions sont équivalentes en termes de performance pure. "L'avantage va néanmoins à Google côté expérience utilisateur", pondère Bastien Le Lann.
"Copilot Studio se révèle plus proche d'un outil d'automatisation sur lequel vient se greffer une interface conversationnelle"
En matière d'agent conversationnel, Microsoft offre un environnement de développement (en mode low code / no code) contrairement à Google Workspace qui n'a pas encore franchi le pas sur ce plan. "Reste que Copilot Studio se révèle plus proche sur ce point d'un outil d'automatisation sur lequel vient se greffer une interface conversationnelle. Il est encore loin d'anticiper le comportement de l'utilisateur en mode autonome", pondère Bastien Le Lann.
Autre différence entre les deux solutions : Google intègre l'ensemble de Gemini de manière standard dans Workspace quelle que soit la licence, là où Microsoft ne propose pas l'intégralité de Copilot dans Microsoft 365. Ses licences E3 intègre Copilot Chat mais pas la version complète de l'assistant et ses fonctions de RAG.
Pour conclure, force est de constater deux approches qui se démarquent sur le marché de la digital workplace orientée IA générative. D'un côté les leaders que sont Microsoft et Google offrent des expériences qui tiennent à l'efficacité du RAG, sans aller beaucoup plus loin. De l'autre se positionnent des pure players capables de modifier profondément l'expérience utilisateur. "Certains comme LumApps ou Jalios peinent encore à intégrer des contenus qui ne font pas partie de leur plateforme", note Bastien Le Lann. "Certes, ils pourront mettre en œuvre un RAG reposant sur des données externes, mais avec une qualité moindre." En termes de consommation figurent enfin de vraies différences. Là où Jamespot incorpore l'IA générative sans surcoût, LumApps embarquera Vertex ou Azure OpenAI via une offre commerciale basée sur ces briques. Quant à Powell, il affiche une facturation à l'usage en fonction du LLM choisi. Pour Bastien Le Lann, cette disparité rend le secteur complexe à appréhender pour les clients.