Sébastien Cano (Thales) "L'acquisition d'Imperva permettra à Thales de devenir plus pertinent sur le marché du move to cloud"

Thales a annoncé l'acquisition de la société de cybersécurité Imperva pour 3,6 milliards de dollars. Explications avec Sébastien Cano, senior vice president cloud protection & licensing business line chez Thales.

JDN. Qu'est-ce qu'Imperva va apporter à Thales ?

Sébastien Cano. Imperva rejoindra ma division dont le siège est à Austin au Texas qui développe des outils de cybersécurité à but commercial. Ceux-ci peuvent être vendus à des entités étatiques mais ce n'est pas notre cible de marché. Imperva est présent dans dans la data security et dans l'application security. Nous étions intéressés par ces deux entités d'Imperva, même si c'est plus leur expertise en data security qui nous a décidés à les acheter. Leur solution en data permet de monitorer en temps réel l'accès aux données de l'entreprise cliente et peut envoyer des alertes en cas de suspicion d'infiltration. A travers la plateforme d'Imperva, nous pourrons mieux aider nos clients à protéger leurs données sensibles. Pour ce qui est de l'application security, c'est un secteur nouveau pour Thales. Mais avec les solutions d'Imperva, nous allons pouvoir nous lancer dans ce business. Imperva va aussi nous aider à renforcer notre offre destinée à nos clients souhaitant aller dans le cloud en toute sécurité. Cette acquisition va nous permettre de devenir plus pertinent dans le move to cloud.

Avec ce rachat, Thales va entrer dans le top 5 mondial des entreprises de cybersécurité. Etait-ce un des objectifs ?

Nous allons atteindre une masse critique qui justifie cette position. Néanmoins lorsque nous avons lancé ce projet d'acquisition d'Imperva, ce qui nous a décidé, c'est le portefeuille technologique d'Imperva. Nous sommes sur les mêmes types de clients, venant des secteurs de la banque, de la finance et de l'assurance. Mais nous n'avions pas de client commun, ce qui nous donne un grand espoir sur notre capacité à développer des synergies commerciales. Nous pourrons aller voir les clients d'Imperva en leur proposant les outils Thales pour compléter leur cybersécurité et nous ferons de même pour les clients historiques de Thales. A terme, nous fusionnerons les deux plateformes pour n'en faire qu'une afin de satisfaire au mieux nos clients.

Avec cette acquisition, à combien vont se chiffrer vos effectifs dédiés à la cybersécurité ?

On ajoute 1 400 employés dédiés à plein temps à la cybersécurité. Au sein de ma division, cela fera grimper nos effectifs à 4 400 employés. Nous avons disposons également d'autres  experts dans nos SOC, dans le service managé ainsi que dans la partie cyberdéfense. Au total, Thales aura près de 6 000 employés spécialisés dans la cybersécurité.

Ce rachat va-t-il vous ouvrir de nouveaux marchés ?

Actuellement, notre premier marché est la zone Amérique du Nord, suivie de la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique, ndlr) puis de la zone Asie. Chez Imperva, le premier marché est le même, mais le deuxième est l'Asie. Nous allons donc augmenter notre présence en Asie, mais aussi en Océanie. Cela nous rééquilibre notre présence à l'international.