Cybermenaces modernes : pourquoi le pilotage de l'exposition doit s'imposer au sommet des entreprises
La gestion traditionnelle des vulnérabilités ne suffit plus face aux nouvelles cybermenaces. Les équipes de direction doivent adopter une approche centrée sur la gestion de l'exposition.
Le modèle historique de gestion des vulnérabilités ne fournit plus une protection suffisante contre les cybermenaces modernes. Il se concentre uniquement sur certains types d'actif et de scénarios et classe les priorités selon la gravité de l'exposition – c’est-à-dire la facilité avec laquelle une vulnérabilité pourrait être exploitée. Cette approche passe à côté de l’essentiel : le risque réel et l’impact potentiel pour l'entreprise.
Alors que le coût des fuites de données a explosé en 2024 pour atteindre 4,88 millions de dollars, d'après une étude récente[1], les dirigeants doivent non seulement envisager une approche différente de la cybersécurité, mais aussi engager un changement stratégique.
Passer d’une gestion technique à une approche business des risques cyber
La gestion de l'exposition implique de calculer les risques en intégrant plusieurs facteurs, notamment le fait que les vulnérabilités aient ou non été exploitées sur le terrain et leur impact potentiel pour l’organisation. Cette distinction est particulièrement importante au niveau de la direction, car les décisions en matière d'investissements de sécurité doivent aujourd’hui s'aligner sur les objectifs business.
Plutôt que de prioriser les opérations de remédiation sans contexte, la gestion de l’exposition propose une compréhension globale du paysage des risques et permet de prioriser les efforts en fonction de l’appétence au risque définie par l’entreprise. Ce changement de point de vue est bien plus qu'une évolution technique : il révolutionne totalement la façon dont l'entreprise évalue les cyber-risques et y répond. Même si la gestion des vulnérabilités peut identifier des milliers de faiblesses potentielles qu'il faut effectivement corriger, la gestion de l'exposition aide les dirigeants à comprendre celles qui menacent réellement l'entreprise et méritent vraiment une attention immédiate.
Cette approche prend aussi en compte les actifs intangibles – comme la réputation ou la propriété intellectuelle – et s’inscrit donc au-delà du périmètre traditionnel des RSSI (Responsables de la sécurité de l'information) pour s'appliquer à l'ensemble des activités.
De la visibilité à la prévention : structurer des opérations de sécurité intégrées
La gestion de l’exposition s’appuie sur trois composantes clés :
· D’abord, la gestion de la surface d’attaque (ASM), qui permet d’identifier et de surveiller l’ensemble des actifs exposés, qu’ils soient internes ou accessibles depuis l’extérieur.
· Ensuite, la gestion des vulnérabilités basée sur les risques (RBVM), qui dépasse l’approche classique de priorisation par gravité technique pour intégrer le risque réel d’exploitation et l’impact potentiel sur le business.
· Enfin, la validation de l’exposition, qui repose sur des simulations de cyberattaques, des tests d’intrusion automatisés et d’autres outils afin de vérifier concrètement la vulnérabilité des systèmes sur le terrain.
En combinant ces trois leviers, les entreprises accèdent à une compréhension claire de leur niveau de sécurité. Cela limite les frictions entre les équipes IT et Sécurité en facilitant l’intégration des données et la priorisation basée sur les risques. Les équipes peuvent ainsi se concentrer sur la prévention de l'exploitation de l'exposition, plutôt que de traiter de manière réactive des incidents de sécurité issus d'un vaste arriéré de vulnérabilités.
Pour cette transition, les entreprises doivent basculer vers une vue contextuelle complète des cyber-risques. Avec cette approche stratégique, l'entreprise peut prendre des décisions plus éclairées concernant ses investissements en matière de sécurité. Elle peut aussi communiquer plus clairement son niveau de sécurité aux parties prenantes.
Préparer son entreprise à la prochaine génération de menaces
La première étape pour implémenter la gestion de l'exposition consiste à évaluer votre pile de sécurité existante pour identifier les faiblesses dans les domaines critiques suivants :
- Visibilité de la surface d'attaque et capacités de gestion.
- Outils et processus d'évaluation des vulnérabilités basée sur les risques.
- Mécanismes de vérification de l'exposition.
- Points d'intégration entre les solutions de sécurité existantes.
- Capacités de collecte et d'analyse de données pour la quantification des risques.
À mesure que la gestion de l'exposition prend de l'ampleur, les solutions permettant une implémentation et une gestion efficaces vont continuer à évoluer... et les capacités de votre comité exécutif doivent faire de même. Ce ne peut pas être un projet qu'on met en place, puis qu'on oublie. En outre, les responsables ne peuvent pas se permettre d'attendre pour voir ce qui va se passer. Il faut agir maintenant ou rester à la traîne.
Agir maintenant, c’est prendre une longueur d’avance stratégique, protéger durablement les actifs critiques, et garantir la résilience de l’entreprise face aux menaces futures.