Java : Apache et Google votent contre les propositions d'Oracle

Oracle a annoncé hier tambour battant que ses propositions de spécification pour Java SE 7 et 8 ont été approuvées par une écrasante majorité des membres du JCP.

Les JSR 336 et 337 ont été approuvées par une écrasante majorité des membres du JCP (Java Community Process), organisme chargé de faire évoluer les standards du langage Java. Ces deux spécifications proposées par Oracle détaillent les évolutions que l'éditeur souhaite apporter à l'occasion du lancement Java SE 7 et de Java SE 8 (lire l'article :
Oracle précise la feuille de route de Java 7 et 8). La sortie du premier est annoncée pour le 28 juillet 2011. Quant au second, il devrait être disponible dès 2012.  

Parmi les opposants à cette spécification, l'Apache Software Foundation a voté contre. La fondation entend ainsi répondre au refus de l'éditeur de lui céder les droits du kit de validation (TCK - Technology compatibility kit) : un composant nécessaire à la pérennisation de son implémentation Java Open Source Harmony (lire l'article du 16/11/2010 : Java : Oracle remporte une nouvelle bataille).  

 

La politique de licences d'Oracle pointée du doigt

Mais, Apache n'est pas le seul à avoir voter contre les propositions d'Oracle. C'est également le cas d'un autre membre du JCP, et pas des moindres : Google. La technologie Java est en effet présente dans une grande partie des offres du moteur de recherche. Avec Python, Google a fait du langage orienté objet l'un des principaux environnements de sa plate-forme de Cloud Computing (Google App Engine). Son Google Widget Toolkit (GWT), conçu pour développer des applications Internet riches en Ajax, est aussi écrit en Java.  

Google entre en guerre ouverte contre Oracle

Tout comme la fondation Apache, l'opposition de Google ne viserait pas les propositions techniques de l'éditeur, mais ont plutôt pour but de marquer un refus en vers la politique de licence du groupe. Rappelons que Google a été attaqué par Oracle en août dernier pour violation de brevets dans son OS mobile Android.

Une plainte qui, selon Google, serait tout simplement irrecevable. Raison invoquée : les brevets en question ne sont pas valides juridiquement, et les technologies d'exécution pointées du doigt ne seraient tout simplement pas utilisées dans l'OS.  

 

Oracle aurait-il acheté les votes ?

Autre opposant à Oracle au sein du JCP ayant exprimé un vote négatif, le consultant indépendant Tim Peierls a indiqué dans la foulée qu'il quittait le JCP pour les mêmes raisons. Pour lui, la politique de licence d'Oracle va à l'encontre de l'intérêt de la communauté. Il s'en explique sur son blog.  

"J'ai des raisons de croire que le bloc des votes en faveur des spécifications d'Oracle s'explique par des obligations contractuelles, et non par les positions propres à chacun", lâche-t-il sur son blog faisant implicitement référence à l'accord signé entre Oracle et IBM.. "Ce n'est pas ça qui me choque le plus, que les votes aient pu être achetés, mais il est clair pour moi que mon vote était finalement sans valeur."