Le no code est-il réellement accessible à tous ?
Aujourd'hui le no code est présenté comme l'avenir du développement d'applications professionnelles : simple, et accessible à tous. Mais cette promesse est-elle réellement tenue ?
Le no code connaît beaucoup de succès car la proposition de valeur est forte : permettre à chacun de transformer son idée en application concrète, sur-mesure et évolutive, et ce, sans savoir coder. Le graal.
Le no code lève ainsi la première barrière à l’entrée : le développement. Car à ce jour, pour la digitalisation des environnements professionnels des collaborateurs, deux choix s’offraient aux entreprises : acheter un logiciel sur-étagère ou développer une application sur mesure. La première sous-entend qu’il faudra le budget nécessaire à son acquisition, s’adapter aux contraintes et processus prévus par le logiciel, et enfin former ses collaborateurs. La deuxième nécessite de nombreuses compétences techniques, un budget et des délais de mise en œuvre importants.
Désormais, grâce au no code, la réalisation d’une application personnalisée est plus simple, plus rapide, et ne fait aucune concession sur les fonctionnalités, l'expérience utilisateur, ou encore sur la sécurité.
En revanche, ce n’est pas parce que le développement, qui était la phase la plus longue de la réalisation d’une application, a été divisé par 20, que les autres étapes sont à négliger. La conception ne pourra pas être accélérée : l’animation des ateliers, et la formalisation des règles de gestion et plus largement des spécifications seront toujours nécessaires, tout comme une gestion de projet rigoureuse.
Sous-estimer ou même ignorer cette phase de conception et ces activités de gestion de projet peut représenter un risque, et plus particulièrement lorsque la réalisation de l’application est bien avancée. Le risque est de faire grandir l’outil et de se perdre. Ainsi, l’application doit être pensée en amont, avant de débuter sa réalisation. Il faut anticiper tous les cas de figure - l’ajout d’un nouvel utilisateur, une nouvelle étape dans un parcours utilisateur - en prenant compte toutes les implications qui en découlent. Pour cela, toutes les règles de gestion, toutes les actions, et toutes les modifications qui seront apportées doivent être pensées, spécifiées, et validées.
L’enjeu est de pouvoir faire grandir l’application avec l’activité des collaborateurs. Avoir un œil sur ce qui se passe dans la “boîte noire” de la solution permet de connaître, pour chaque modification apportée pour accompagner le développement de l’activité, les impacts qui en découlent et s’assurer qu’il n’existe aucune faille. A titre d'exemple, pour ajouter un nouveau profil, il est nécessaire de vérifier les informations auxquelles il doit ou ne doit pas avoir accès, savoir comment celui-ci s’intègre dans les workflows, et si on ajoute une nouvelle étape ou un nouvel écran, vérifier qui peut y accéder, s’assurer qu’il n’y a pas de spécificités pour certains profils ou filiale, et que son intégration ne remet pas en cause les écrans existants.
Ainsi, pour le développement d’applications complexes, cette technologie peut être trompeuse dans sa promesse car elle n’est pas tout à fait la solution miracle accessible à tous. La conception d’une application nécessite en effet des compétences en modélisation de données, en spécification des parcours utilisateurs et des règles de gestion, mais également une expertise en expérience utilisateur.
En revanche, la technologie apporte une réelle plus-value à l’entreprise ; elle répond à ses attentes en termes de flexibilité et de personnalisation. A condition d’être accompagnées, le no code permet également aux entreprises de s’équiper d’une solution à coût réduit grâce à de courts délais de réalisation. Cette technologie apporte également un grand confort pour les collaborateurs, en leur permettant de faire évoluer rapidement et en toute autonomie des applications métiers qui répondent à leur quotidien professionnel, au contexte de leur entreprise et de leur fonction. Avec le no code, c’est désormais l’application qui se forme aux processus de l’entreprise et non plus l’inverse. Un grand pas.