Oracle : John Fowler fait le bilan du rachat de Sun

Oracle : John Fowler fait le bilan du rachat de Sun Depuis deux ans, le groupe a pu travailler à la conception de serveurs matériels optimisés pour supporter la pile Java. Pour le vice-président exécutif Systèmes d'Oracle, il en résulte des performances applicatives sans équivalent.

John Fowler, vice-président exécutif Systèmes d'Oracle, a donné une conférence de presse le 16 octobre à Paris, à l'occasion de laquelle il est revenu sur le rachat de Sun en 2010. Et John Fowler est plutôt bien placé pour en parler. Il a en effet travaillé pour Sun pendant 14 ans avant de rejoindre Oracle dans la foulée de l'opération. Il y a occupé plusieurs postes à responsabilité.

"Jusqu'ici, les constructeurs de matériels informatiques et les éditeurs travaillaient séparément. Nous avons inauguré pour la première fois un tel rapprochement à l'échelle de deux groupes mondiaux", explique John Fowler. Et pour quels résultats aujourd'hui ? "Depuis deux ans, nos équipes techniques ont réalisé un travail d'optimisation des architectures matérielles pour booster les performances du serveur d'applications J2EE WebLogic, de la pile Java, et d'Oracle Database."

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John Fowler était de passage à Paris le 16 octobre. Le JDN a pu le rencontrer. © JDN / Antoine Crochet-Damais

Le chantier porte notamment sur les algorithmes d'exécution utilisés au niveau matériel. Il couvre à la fois les serveurs Sparc issus du rachat de Sun, mais également les nouvelles lignes de serveurs sorties depuis : Exadata, Exalogic, Exalytics, des serveurs machines in-memory conçus et optimisés respectivement pour Oracle Database, le serveur d'applications WebLogic, et les solutions décisionnelles d'Oracle - notamment Hyperion.

"Avec Exadata par exemple, nous aboutissons à des performances 60 fois supérieures à ce qui était possible auparavant avec Oracle Database. Et ce, grâce à des fonctionnalités de compression du stockage, de mise en grappe, d'exécution en mémoire qui sont directement prises en charge au niveau de la couche matérielle et des processeurs", commente John Fowler. Du côté d'Exalogic, même logique. Les caractéristiques du langage Java et de WebLogic ont en effet été prises en compte dès la conception des processeurs du serveur. Ainsi, toutes les applications qui reposent sur WebLogic peuvent tirer parti des gains de performance issus de cette optimisation.

Une fusion entre matériel et logiciels

Autre apport de cette combinaison entre matériel et logiciel mis en avant par John Fowler : des gains en termes d'administration. L'intégration entre matériel et logiciel rend le support plus simple, Oracle proposant sur ce point des offres de support à distance sur ses matériels - en matière de correctifs notamment. Sans compter que des solutions du groupe (Oracle Database et WebLogic) sont aussi portables sur des serveurs machines tiers.

Certes, des acteurs comme SAP (avec l'appliance Hana) ou encore IBM, depuis le rachat de Netezza, commercialisent aussi des boîtiers livrés avec des applications, et dotés d'une couche matérielle optimisée pour ces dernières. Mais, ces fournisseurs affichent un positionnement beaucoup plus limité sur ce terrain. Ils restent en effet cantonnés au stockage et à l'analyse en mémoire, sans couvrir le champ du serveur d'applications ou de l'optimisation matérielle pour des progiciels - ce qu'Oracle pratique aussi avec ses propres ERP et applications métier.

"Nous avons introduit une nouvelle génération de processeur Sparc il y a un an, le T3, avec des performances sans précédent sur cette gamme. Nous y avons intégré des possibilités qui bénéficient directement à la base de données Oracle et au serveur d'applications WebLogic : chiffrement pour la sécurité et threading dynamique qui permet notamment de consolider plusieurs applications", détaille John Fowler. Pour la suite, Oracle planche sur trois nouveaux processeurs Sparc qui seront introduits l'année prochaine. "Nous avons pour objectif de doubler les performances de ce processeur à chaque nouvelle génération, contre 30 à 40% de gains du côté des produits Intel ou IBM", promet John Fowler. A suivre.