Arnaud Gallet (Comexposium) "Paris Retail Week doit proposer les bonnes réponses, les bonnes solutions et les bonnes inspirations"

La Paris Retail Week se tiendra du 19 au 21 septembre 2023 à la Porte de Versailles à Paris. A la tête de l'entité retail pour Comexposium, l'organisateur du salon Paris Retail Week Arnaud Gallet nous dévoile les tendances phares de la prochaine édition.

JDN. Le salon Paris Retail Week se tiendra du 19 au 21 septembre 2023 à Paris. Quels seront les temps forts de cette édition ?

Arnaud Gallet est directeur de l'entité retail du groupe Comexposium, spécialisé dans l'organisation d'événements. © Paris Retail Week

Arnaud Gallet. Pour la prochaine édition de la Paris Retail Week, nous organisons une véritable semaine du commerce, avec d'un côté le salon Paris Retail Week et de l'autre SIEC. Nous allons donc rassembler les sujets d'intérêts de l'ensemble de l'écosystème des enseignes sur une même unité de lieu. Le pavillon 4 de la Porte de Versailles sera plutôt dédié aux directions omnicanales, marketing, DSI, e-commerce avec la Paris Retail Week, et du côté du pavillon 6, ce sont les directions immobilières et des opérations qui seront attendues avec SIEC. Nous avons eu un très beau succès en 2022 où nous avons réuni 500 exposants, 25 000 visiteurs et de nombreuses prises de parole, des ateliers solution et des conférences sur les tendances de fonds dans notre salle plénière de 500 places.

Cette année, nous accueillerons notamment Wouter De Backer, le patron d'Action France qui nous parlera du discount et de son entrée dans les habitudes de consommation. Il y aura aussi le chief revenue officer de Walmart, Seth Dallaire, avec le président de la NRF Matt Shay, la directrice d'Ikea France, Emma Recco, ou encore, la codirectrice d'Alibaba France, Michelle Lau.

Qu'est-ce que les visiteurs de Paris Retail Week viennent chercher sur le salon ?

Nos visiteurs se posent des questions, viennent avec des problématiques, dans un contexte fait de contradictions, ils cherchent à savoir où mettre le poids du corps, dans quoi investir. Nous les accompagnons dans leur parcours. Notre objectif est qu'ils recueillent les bonnes réponses, les bonnes solutions et les bonnes inspirations. Nous avons un service dédié aux visiteurs de C-Level : nous leur créons un parcours personnalisé pour répondre à leur problématique. Pour le plus grand nombre, ECN les accueille pour indiquer les bons exposants et les bonnes prises de parole.

Quelles thématiques souhaitez-vous mettre en avant cette année ?

Le fil rouge que nous avons identifié avec nos mentors s'intitule Back to basics : entre bon sens et paradoxe. Nous pensons qu'il faut retourner aux valeurs du commerce. Mais, cela ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut pas investir, au contraire. Un investissement technologique est nécessaire pour optimiser l'expérience client, que ce soit dans un OMS (système de gestion des commandes, ndlr), le suivi de la relation clients ou en magasin. Ce que nous voyons, c'est qu'aujourd'hui, les paradoxes sont nombreux. Les notions de conscience environnementale et l'envie d'acheter comme avant s'opposent. La seconde main, Vinted et Leboncoin s'imposent. La crise du pouvoir d'achat donne de la puissance à la seconde vie. Mais, à côté de cela, des marques de fast fashion très polluantes rencontrent un succès retentissant auprès des jeunes. Il y a le tiraillement entre l'éco-responsabilité et le portefeuille. La RSE s'intensifie aussi dans un contexte réglementaire contraint avec la loi Agec. Les consommateurs attendent une information produit transparente, savoir comment les produits sont manufacturés. Il faut pouvoir communiquer de la valeur et donner du sens.

Comment les avez-vous identifiées ?

Pour repérer ces tendances, nous avons constitué une équipe de mentors issus de différents métiers, directions et enseignes. Ils nous accompagnent pour toucher au cœur de leurs problématiques quotidiennes et donner le pouls des tendances clés du retail. Nous les impliquons fortement pour identifier les tendances et se positionner en avance de phase par rapport au marché. Ils nous aident à constituer le programme et les sujets à faire apparaître. Avec eux, l'objectif est de donner les bonnes réponses aux visiteurs face aux challenges de leur secteur d'activité.

Quelles autres tendances de fond avez-vous repéré cette année ?

Le Covid avait boosté l'e-commerce et aujourd'hui nous réalisons que rien ne remplace le magasin. L'omnicanal redevient une évidence. Les enseignes doivent optimiser leur complémentarité entre e-commerce et magasin. L'expérience d'achat est aussi un des sujets clés. Les enseignes doivent identifier leur point de contact et le bon parcours client pour tisser des liens et instaurer de la confiance. Pour cela, elles doivent exploiter leur data de la bonne manière, il leur faut des outils. Le parcours d'achat commence online : le client recherche les horaires d'ouvertures, si le produit est en stock, son prix, le mode de livraison et elles doivent être en mesure de tirer parti de ces données et de chacune de ces étapes.

Après les NFT et le métaverse, c'est l'IA qui est sur toutes les lèvres...

Quand nous regardons l'avenir, dans un contexte qui se tend et où les commerçants se demandent où investir, il faut s'orienter plutôt sur des choses qui sont de l'ordre du bon sens, revenir aux basiques du commerce. Les enseignes doivent surtout consolider leurs bases et coller aux attentes du client. C'est pour cela que l'IA et le traitement de la data sont le cœur du sujet en ce moment. Mais les NFT et le métaverse ont leur rôle à jouer dans un futur proche.