Qui est Rakuten, le nouveau propriétaire de Priceminister ? Hiroshi Mikitani (Rakuten) : "Priceminister sera notre plate-forme européenne"

JDN. En réfléchissant au meilleur moyen d'attaquer le marché européen, vous avez certainement envisagé le rachat d'autres sociétés... Pourquoi Priceminister ?

Hiroshi Mikitani, PDG et fondateur de Rakuten. Nous avons examiné de nombreux dossiers, mais Priceminister est la seule société que nous ayons sérieusement envisagé d'acquérir. Elle fait partie des leaders de l'e-commerce en audience et elle sera capable de croître encore beaucoup. Nous apprécions son business model de pure marketplace - qui contrairement à Amazon ne vend pas en propre - ainsi que son management et ses salariés.

Quels sont vos ambitions en Europe et vos projets pour Priceminister ?

Nous prévoyons de l'utiliser comme notre plate-forme européenne et, pour cela, nous voulons lui apporter notre expertise et encourager son développement dans d'autres pays. Je pense d'abord à l'Allemagne et à l'Espagne. Nous lui fournirons les capitaux nécessaires pour cela. Elle prend déjà grand soin de ses vendeurs, sa logistique est efficace... Nous pouvons lui apporter des services et des fonctionnalités pour l'améliorer encore, par exemple sur les différents formats de mise en vente des produits.

En Europe, l'e-commerce croît beaucoup plus vite que ce que nous pensions. Il se développe par exemple bien plus rapidement qu'aux Etats-Unis. Au Royaume-Uni et en Allemagne, on rencontre des taux de pénétration de l'achat en ligne bien plus élevés qu'aux Etats-Unis. C'est un très grand marché et nous voulons en devenir leader, d'ici 5 à 10 ans.

Avez-vous d'autres projets d'acquisition à court terme ?

Nous n'avons rien sur la table en ce moment. Toutefois, cela peut s'organiser très rapidement. En un mois seulement, nous avons conclu les rachats de Buy.com et de Priceminister : pour l'instant nous avons largement de quoi nous occuper. Nous travaillons aussi beaucoup avec Baidu sur le marché chinois, où il y a beaucoup à faire.

De plus, nous ne nous sommes pas fixé un rythme d'acquisitions à réaliser pour atteindre notre objectif de devenir numéro 1 mondial de l'e-commerce. Ce qui est important, c'est la compatibilité entre les approches des deux sociétés et l'alchimie avec le management en place. Ce sont deux composantes essentielles. Si une société affiche une très belle croissance et se montre très rentable mais que nous ne trouvons pas cet accord dans nos façons d'aborder le marché, jamais nous ne chercherons à l'acquérir. Ainsi, je respecte beaucoup le management actuel de Priceminister, qui est très capable. Nous les aiderons, parlerons ensemble de sa stratégie, mais ils ont la main. Nous formons désormais une équipe.