2020, le Black Friday du siècle ?

L'année 2020 aura décidément une saveur particulière. Chaque année, le Black Friday fait de nouveaux adeptes en France. Cependant, les commerces physiques non essentiels étant actuellement fermés, ce grand événement du e-commerce fait débat. Confinés devant leurs écrans, les consommateurs français seront-ils d'humeur à dépenser ou attendront-ils la réouverture des magasins ?

Né à Philadelphie en 1961, le Black Friday tombera cette année le 27 novembre. Il est organisé chaque année avec un succès toujours réaffirmé dans son pays d’origine. En France, dans les esprits, c’est le secteur du e-commerce qui reste le principal bénéficiaire de l’événement.

Une implantation difficile en France

Dans l’Hexagone, le Black Friday date seulement de 2013, et c’est d’ailleurs Amazon qui l’importe en premier. Dans les années qui suivent, de grandes enseignes telles qu’Auchan, Cdiscount, Darty, la Fnac, Géant Casino, La Redoute et Leroy Merlin ont pris part à cet évènement. C’est à partir de 2017 que de plus en plus de commerçants locaux baissent leur prix lors de Black Friday pour faire face à l’agressivité de la concurrence en ligne.

Mais le Black Friday est loin de faire l’unanimité. Avant même les débats sur la concurrence de l’e-commerce qui agitent aujourd’hui les consommateurs français, les commerçants s’étaient organisés pour contrebalancer l’hégémonie d’Amazon avec la création des French Days en 2018. Six poids-lourds de l’e-commerce (Boulanger, Cdiscount, Fnac Darty, La Redoute, Rue du Commerce et Showroomprivé) se sont rassemblés sous une action marketing commune. Deux fois par an, au printemps et à l’automne, ils proposent des promotions en se focalisant sur des marques et des produits français.

De bonnes affaires en trompe-l’œil

Autre critique récurrente souvent faite au Black Friday : l’intérêt réel de certaines promotions. Et pour cause, une analyse fine des dépenses montre qu’en moyenne les consommateurs ont économisé seulement 39,11% à l’occasion du Black Friday 2019[1]. Nous sommes bien loin des promotions incroyables parfois annoncées !

Selon de récentes analyses, les consommateurs ayant acheté des logiciels (73,68%) ou souscrit à des services de streaming (63,66%) sont ceux qui ont réalisé le plus d’économies. D’autres catégories de produits sont également intéressantes telles que la mode ou encore la parfumerie, pour lesquelles les consommateurs ont économisé respectivement, en moyenne, 45,90% et 35,19%. Contrairement aux idées reçues, les téléviseurs (26,85%), et les smartphones (22,91%) sont les catégories qui ont proposé les promotions les moins intéressantes. Enfin, ces dernières catégories pourraient attirer moins de consommateurs cette année étant jugé comme non-essentiels.

Un rendez-vous hors-sol pour les consommateurs français

Lors du Black Friday, les consommateurs achètent essentiellement des biens électroniques, des articles de mode ou encore des jeux vidéo. Une analyse portant sur les deux dernières années[2] a montré que la majorité des paniers en ligne était constitué de biens électroniques (à 39,7%). Les articles de mode étaient, quant à eux, ajoutés au panier dans 1 cas sur 7 (13,87%), et seulement 1 consommateur sur 10 (10,89%) a acheté un jeu vidéo ou une console de jeu. Malgré l’approche des fêtes de fin d’années, les jouets ne représentent que 3,35% des achats, et les parfums 1,95%. Le Black Friday semble donc assez indépendant des achats de Noël. Si le calendrier n’est pas un facteur, il est donc possible que les consommateurs soient plus intéressés par les promotions, sans attachement à la date. Difficile alors de savoir si après un mois de confinement, le rendez-vous sera plus attendu que les autres années ou non.

Black Friday, déjà dépassé ?

Aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni, le Black Friday génère un pic de fréquentation au sein des commerces. Mais sur la base des sommes dépensées, il ne peut lutter contre le Singles Day chinois, qui génère un chiffre d’affaires bien supérieur ! En 2019, le chinois Alibaba, plus grande plateforme de commerce en ligne au monde, a réalisé un chiffre d'affaires de 38,4 milliards de dollars sur la seule journée du Singles Day. En comparaison, les consommateurs américains ont dépensé « seulement » 28,2 milliards de dollars pendant l'ensemble du week-end du Black Friday. Ce type de rendez-vous est une vraie menace pour l’avenir du Black Friday en France, particulièrement cette année où les déplacements seront limités.

Les opérations promotionnelles se multiplient en fin d’année : des réductions pendant toute la Cyber Week, des promotions « Calendrier de l’Avent » en décembre, proposant chaque jour des réductions sur un produit (ou une catégorie de produits) différent… Au-delà des seules dates, les consommateurs ont aujourd’hui des outils à disposition qui leur permettent de profiter de promotions intéressantes sans garder l’œil rivé sur leur calendrier. Une plateforme de bons plans en ligne peut par exemple leur permettre de visualiser des offres promotionnelles sélectionnés et modérées par une communauté de consommateurs. Les chasseurs de bons plans aguerris peuvent même paramétrer des alertes automatiques pour être prévenu de promotions sur certains produits ou catégories de produits. Ce type de plateforme permet aujourd’hui aux consommateurs de profiter de Black Friday… toute l’année. Tout reste donc possible pour le cru 2020 du Black Friday.


 

[1] Selon les analyses effectuée par la communauté Dealabs sur 20 617 offres

[2] Selon les analyses de plus de 20 617 offres par la communauté Dealabs