Porteurs de projets : comment atteindre le niveau minimum de viabilité ?

Start-up et entrepreneurs connaissent bien le concept de MVP, pour Minimum Viable Product. Oui, mais comment atteindre le niveau minimum de viabilité pour un projet ? Car avoir une idée géniale, c'est bien : en assurer la croissance dans de bonnes conditions, c'est mieux. Et en poser les bases en très peu de temps, c'est parfait pour avoir une bonne visibilité sur l'ensemble du projet.

MVP : un concept qui a fait ses preuves

Trouver le bon compromis entre temps et niveau d'exigence : c’est le but poursuivi dans l’approche MVP. Avec cette stratégie, il s’agit de privilégier la vitesse de développement et les délais de mise sur le marché (“time to market”). Certaines fonctionnalités ou performances du projet seront ainsi considérées comme non indispensables en premier lieu. En premier lieu, il s’agira donc de distinguer le lancement d’un produit “suffisamment bon” versus un “produit parfait”. 

Ce processus d’innovation et de développement produit est désormais bien connu, notamment dans le secteur informatique et technologique : le principe du MVP fonctionne en effet très bien pour la création de logiciels (en mode SaaS notamment) et d’applications mobiles, dont les versions améliorées peuvent être régulièrement proposées aux utilisateurs. 

Il s’agit donc de se concentrer sur les fonctions jugées comme essentielles, comme constitutives de l’essence du produit ou service fourni. Toutefois, avant même cette étape, une autre phase est primordiale : il faut déjà disposer d’une idée féconde à faire grandir dans de bonnes conditions. 

Une nécessité : séquencer l’ADN de votre projet 

Pour aboutir à un niveau minimum de viabilité, deux prérequis s’imposent : avoir un projet, bien sûr, mais aussi une équipe viable. Tout repose sur une idée, dont le pilotage doit être assuré dans une logique d’intelligence collective. Cette approche horizontale et autonome permet de toucher un espace où les synergies de compétences et d’opinions deviennent une force. Les équipes et les participants sauront ainsi développer une endurance redoutable face aux difficultés. 

Pour aboutir à un MVP satisfaisant, trois grandes phases sont donc primordiales. Une première idée partagée fait naître de multiples perspectives. Dans un second temps, la vision collective invite à explorer le champ des possibles : il s’agit de structurer, de se poser les questions essentielles, et de formuler des options de réponse. Enfin, le projet peut prendre forme et s’incarner dans la mise en actes. La grande question, dès lors : comment votre projet va-t-il se manifester et devenir viable ? Il vous faut à ce stade désigner des référents et décider parmi l’ensemble des options envisagées celle que vous souhaitez conserver. L’enjeu : trouver les actions concrètes pour mener à bien votre projet et vous engager dans sa réalisation. Et in fine, disposer de votre fameux MVP. 

MVP : vous avez deux heures !

Combien de temps vous accorder pour disposer de votre MVP ? Bien sûr, tout dépendra a priori de l’envergure de votre projet. Dans le monde logiciel, marqué par les méthodes lean et Agile, on a coutume de dire qu’un MVP bien pensé nécessitera deux à quatre mois de travail, entre conception, wireframing, développement technologique et services post-développement (tests internes et externes avant lancement). 

Pour autant, il peut être intéressant de vous accorder un laps de temps très réduit pour tester l’ensemble de ces étapes. Et si vous vous donniez deux heures pour imaginer, définir et préparer la réalisation de votre projet collectif ? Tout en expérimentant le développement d’un projet en intelligence collective, vous aurez 120 minutes pour découvrir les forces et les vulnérabilités de votre équipe dans l’action. 

Vite fait, mal fait ? Non : la pratique des hackathons l’a prouvé. Plébiscités par les spécialistes de la tech, ce type d’événement permet de développer un projet informatique sur une période limitée et en général très courte (une journée, une nuit ou encore un week-end). Ici, l’idée est de réduire encore le temps de réflexion en conditions simulées. Il sera alors possible de faire, d’échouer et de recommencer (le principe itératif de tout porteur de projet), plutôt que de répéter des erreurs en boucle. 

A la clé, vous prenez à cette occasion le temps de capturer tous les angles du projet qui vous habite, mais aussi d’apprendre, de consolider vos connaissances et de tirer un trait sur vos croyances limitantes à l’innovation. Il n’y a jamais d’équipe trop préparée : plus vous vous entraînerez, plus vous percevrez les subtilités du projet que vous voulez monter ensemble. Vous y gagnerez tant en feedback qu’en plaisir, et ça, c’est un bon début pour un projet voué à durer !