Bime, Sculpteo, Hubspot et Salesforce racontés par leurs fondateurs

Oublions le pessimisme ambiant et revenons sur les témoignages de quatre exceptionnels créateurs d’entreprises.

Les fondateurs de Bime, HubSpot, Sculpteo et Salesforce étaient réunis à Paris à initiative de l’association G9+ pour partager leurs expériences d’entrepreneurs autour de problématique communes comme le financement, la croissance, le recrutement…  Retour sur un moment d’échanges pendant lequel ces passionnés ont laissé émerger leurs souvenirs personnels.

Penser « global » dès le départ

« Confiner une excellente idée à une seule région n’est pas viable économiquement. Les clients locaux peuvent être contactés par des entreprises de n'importe où dans le monde, donc la base de clientèle d'une entreprise doit elle aussi être mondiale » explique Clément Moreau, fondateur de Sculpteo (Impression 3D). Penser « global » est un réflexe que Rachel Delacour, cofondatrice de Bime, a eu  « dès la première ligne de code ». Même constat du côté des américains HubSpot et Salesforce : le marché est mondial.HubSpot, initiateur d’un nouveau paradigme marketing avec une méthodologie et des outils liés au « inbound marketing », vient d’ouvrir un bureau en Europe et la France est le premier marché européen de Salesforce. Pour autant Parker Harris, cofondateur de Salesforce avec Marc Benioff, recommande de commencer avec les zones qui ont le plus fort potentiel. « Développez-vous davantage quand vous aurez la capacité de le faire sans diluer vos efforts. Ne vous dispersez pas trop » a-t-il rappelé.

Le cloud et les réseaux sociaux comme accélérateurs

Rachel Delacour a relaté comment elle a, dès le départ, utilisé les réseaux sociaux pour obtenir un feedback immédiat sur son produit. Ce feedback des internautes lui permet d’améliorer constamment son produit. Et bénéfice secondaire non négligeable, partager ses projets de manière transparente lui a permis d’attirer l’attention des investisseurs et des PDG de grosses entreprises américaines.
Alors qu’elle pensait vendre uniquement à des PME elle a constaté qu’elle arrivait même à toucher une clientèle de grandes entreprises.

Utiliser la force des concurrents

La concurrence est indispensable car si vous êtes tout seul il n’y a pas de marché. Clément Moreau en a fait l’expérience à ses dépens quand il a essayé de vendre un routeur sans fil. Comme le concept était nouveau et unique, son message n’est pas passé. Parker Harris a pris l’exemple du Jujitsu qui utilise la force de son adversaire contre lui-même. Les concurrents qui ont de gros moyens de communication évangélisent le marché et servent les intérêts de tout le monde, y compris les petits acteurs. La meilleure façon de rivaliser est donc de se différencier et mettre en avant les avantages compétitifs de l’entreprise. Parker Harris a également rappelé l’importance des relations presse et relations publiques : « faites en sorte que votre nom soit cité à chaque fois que l’on parle de vos concurrents. »

Passer de start-up à « scale-up »

A quel moment une startup n’est plus une start-up ? Est-ce quand l'entreprise entre en bourse ? Ou bien quand elle atteint une certaine masse critique en termes de salariés, chiffre d'affaires, acquisitions ? Brian Halligan, cofondateur de Hubspot, appelle cette seconde phase la phase où l’entreprise passe de « start-up »  à  « scale-up ». Cette phase implique aussi de rester innovant, agile  et capable de résoudre les défis liés à la croissance de l’entreprise.

Franck Nouyrigat, brillant animateur des débats et dirigeant du mouvement Startup Weekend,  a d’ailleurs fait remarquer qu’une start-up est une réunion de personnes qui n’ont qu’une seule idée en tête : grandir pour ne pas rester une start-up ! Finalement, de quelque côté de l’Atlantique qu’on se place, les problématiques des start-ups sont en fait très similaires.
Créer une start-up demande autant d’énergie que devenir parent ou acquérir une nouvelle compétence. La phase de démarrage est pleine de défis et nécessite beaucoup d’énergie et de travail. Brian Halligan n’a pas oublié les premiers mois quand il passait ses journées à vendre et ses nuits à débusquer le logiciel. Les possibilités offertes par le cloud et le mobile sont des composantes majeures de la troisième révolution industrielle et une source de création d’emplois inestimable.

Alors mobilisons-nous pour l’innovation, nous avons tout à y gagner.