Soldes d’été sur Internet : une bonne affaire pour les fraudeurs ?

Les soldes estivales sont un bon moment pour les fraudeurs. L'intelligence artificielle et le machine learning se révèlent être la meilleure défense contre eux, selon le directeur général France et Europe du Sud de Stripe.

Le verdict des commerçants est sans appel. Selon la CCI de Paris Ile-de-France, 64% d’entre eux sont déçus des soldes d’hiver. Et pour cause : 31 % n’ont même pas vu leur chiffre d’affaires augmenter sur la période. Une raison de plus pour les e-commerçants français de ne pas rater le moment déterminant des soldes d’été. L’année dernière, les ventes en ligne à cette période avaient même failli égaler celles des centres commerciaux, avec notamment une forte progression du mobile qui a représenté 24 % des ventes en ligne en 2016 contre 19 % en 2015. Tout cela dans un contexte de hausse de 11,5 % du e-commerce en France, qui a pesé 70 milliards d’euros en 2016.

Une période propice aux fraudeurs
Mais si ces chiffres donnent le tournis, ils cachent pour autant une réelle fragilité. Celle des marchands qui subissent une pression maximale pour répondre en temps et en heure à la très forte demande des consommateurs. Et pour les e-commerçants récents, il est primordial de ne pas baisser sa garde. Si elles manquent généralement de ressources et de recul pour anticiper précisément la période, les soldes peuvent rapidement tourner au cauchemar. Car au-delà des problèmes de stocks, de livraisons, de main d’oeuvre…, relatifs à cette période chargée, les e-commerçants subissent plus que jamais les foudres des fraudeurs qui espèrent profiter du surrégime des marchands pour essayer de les déstabiliser. 

Ces fraudeurs regorgent d’imagination pour contourner les garde-fous humains et automatiques mis en place. Parmi les arnaques à la mode, une nouvelle forme de fraude aux remboursements : un client déclarant s’être trompé dans le montant saisi (par ex. 500€ au lieu de 50€) et sollicitant un remboursement via un transfert bancaire sous le (faux) prétexte d’avoir fait opposition sur sa carte de paiement. Et si la fraude est en hausse de 30 % sur l’année 2015 dans le monde, la France est tout particulièrement concernée par le phénomène.

Une lutte contre-productive ? 

Contrairement aux magasins physiques, les e-commerçants ont la responsabilité de détecter la fraude, mais aussi, en cas de manquement, d’en assumer le coût (en moyenne, 1€ de fraude génère un coût supplémentaire de 2,50€ en moyenne pour le e-commerçant). Pourtant, si la sécurité des transactions reste essentielle, la fluidité du processus d’achat demeure la priorité pour les e-commerçants (plus de 25 % des abandons de paniers sont en effet dus à la lenteur ou à la complexité des dispositifs d’authentification).

C’est bien là tout le paradoxe de la lutte contre la fraude en ligne : en maximisant les procédures de sécurité, le commerçant risque de perdre de précieuses ventes ! Jusqu’à présent, les marchands refusaient souvent ce compromis en période de soldes, préférant absorber les coûts liés à la fraude plutôt que diminuer leurs ventes.  La meilleure défense contre la fraude: l'intelligence artificielle et le machine learning ! Ce choix cornélien n’est plus une fatalité. Les entreprises ont aujourd’hui accès à des solutions anti-fraude plus ou moins perfectionnées, qui les aident à prendre les décisions les plus adaptées pour leur activité. Sift Science propose un outil de machine learning, sur la base des données du marchands. Riskified ou Signifyd garantissent les risques de “Chargeback” pour les marchands, et prennent une commission sur chaque transaction tout en identifiant les cas potentiels de fraude. 

Nous-même avons pris le parti de nous appuyer sur des technologies avancées de machine learning et sur l’expérience de centaines de milliers de marchands dans le monde, pour proposer un outil simple et accessible d’évaluation du risque.Sans être un expert de la fraude, un e-commerçant peut ainsi protéger son activité, tout en se concentrant sur les besoins de ses clients, notamment durant cette période chargée.  C’est le constat de Missguided, une des success stories internationales de la mode féminine basée au Royaume-Uni: sans entraver l’expérience client, notamment l’étape cruciale du paiement, le site bénéficie des technologies de machine learning analysant des dizaines milliers de sites marchands pour sécuriser ses transactions et lutter contre la fraude. C’est un des pré-requis de leur clientèle plutôt jeune, dite “génération Instagram” : des transactions instantanées, optimisées pour ApplePay aujourd’hui, mais aussi pour les moyens de paiements de demain!

L'équilibre à trouver 

Condamnés à s’adapter aux exigences toujours plus élevés des consommateurs, comme à l’évolution galopante des techniques de fraude, les e-commerçants doivent trouver le bon équilibre entre la nécessité de garder toujours un coup d’avance sur les fraudeurs et la maximisation de leur chiffre d’affaires. Si cette période doit rester une bonne affaire pour les marchands en ligne également, elle marque surtout un moment décisif qui va donner le ton pour l’ensemble de l’année 2017. En prenant quelques simples mais nécessaires mesures de sécurité en amont, c’est aux e-commerçants eux-mêmes de s’assurer que cette période estivale se solde par une croissance au beau fixe.