L'Arcep va demander à Free Mobile des précisions sur l'état de son réseau

L'Arcep va demander à Free Mobile des précisions sur l'état de son réseau Constatant les "nombreuses interrogations" portant sur la couverture de Free Mobile, le gouvernement avait souhaité vérifier que l'opérateur remplissait bien ses engagements.

L'Arcep, à qui le ministre de l'Economie numérique Eric Besson a demandé de contrôler que le réseau de Free Mobile couvre effectivement 27% de la population, a répondu dans un communiqué avoir déjà procédé à cette vérification en décembre mais que "dans un souci de transparence et de sérénité", elle demanderait à l'opérateur "d'actualiser les informations relatives à l'état de son réseau". "En tenant compte des éléments fournis, l'Arcep engagera une vérification sur le terrain", précise-t-elle.

Le régulateur des télécoms souligne en outre que des réglages et mises au points sont légitimes au moment du lancement d'un réseau de téléphonie mobile. Et ajoute qu'Orange, SFR et Bouygues Telecom n'avaient pour leur part pas respecté leurs obligations de couverture dans les deux ans suivant la délivrance de leurs autorisations, ce que l'Arcep avait toléré "en raison des difficultés techniques et économiques invoquées par les opérateurs".

Dans une lettre adressée le 25 janvier au président de l'Arcep, Eric Besson lui demandait de vérifier que le réseau de Free Mobile respectait ses engagements de couverture, rapportait le "Figaro". Si cette obligation, qui permet à Free Mobile de bénéficier d'un droit d'itinérance sur le réseau d'un opérateur tiers, n'est pas respectée, Free encourt en effet une forte amende.

L'inquiétude exprimée par le ministre de l'Economie numérique provient notamment des doutes exprimés par certains opérateurs sur le fait que le réseau de Free Mobile est bien activé, au point d'envoyer des huissiers pour le vérifier (lire l'article Free Mobile : les huissiers ont été envoyés par Bouygues Télécom, du 25/01/2011). Les syndicats Unsa et CFE-CGC des opérateurs télécoms mobile ont également demandé à l'Arcep d'ouvrir une enquête afin de s'assurer que Free respecte bien ses obligations de couverture (lire l'article Des syndicats demandent une enquête sur le réseau de Free Mobile, du 25/01/2011).


Le trublion des télécoms venait en outre de susciter l'ire du PDG de SFR, qui dans les colonnes du Monde a estimé le 26 janvier que "transporter de la voix, cela a encore un coût, malgré les affirmations de mon homologue". Frank Esser a également reproché à Orange d'avoir signé un contrat d'itinérance dans des conditions qui ont permis à Free Mobile de proposer des forfaits aussi peu chers. Peu avant, le 23 janvier, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait dans le "JDD" fustigé "ce show indigne (de Free, ndlr) qui a noyé les Français dans une désinformation que je regrette (et) provoqué dans nos boutiques une vague de comportements agressifs et d'incivilités".