Comment bien comprendre l'edge computing

Alors que la nécessité d'enregistrer et de traiter un nombre toujours plus important de données en toute sécurité s'accentue à travers tous les secteurs professionnels, l'edge computing s'impose dans de nombreuses entreprises. Mais de quoi s'agit-il exactement ?

Parlons sémantique

Pourquoi ce "edge" (périphérie en anglais) devant "computing" ? Pour mieux comprendre, résumons rapidement ce qu’est Internet et le cloud. Aujourd’hui, Internet pourrait être résumé simplement de la manière suivante : un nombre important de terminaux intelligents connectés entre eux pour communiquer et échanger des données. Les données et applications transférées ou traitées ne sont généralement pas stockées sur les terminaux eux-mêmes (comme votre téléphone ou tablette), mais sur des serveurs à distance que l’on pourrait décrire comme des ordinateurs extrêmement puissants avec d’énormes capacités de stockage : ça, c’est le "cloud".

Le concept du partage et du traitement de données hébergées dans le cloud est désormais monnaie courante et a même intégré notre vie quotidienne. Des solutions comme DropBox ou Google Drive nous permettent ainsi de stocker des données sur des serveurs parfois situés à des milliers de kilomètres. On y accède ou y modifie des données habituellement sans délais notables, mais plus le volume des informations augmente, plus on constate de lenteur dans le traitement ou l’échange de données ainsi qu’une forte latence. Ajoutez-y le risque de fuite inhérent à la technologie cloud et vous comprendrez vite l’intérêt d’un serveur plus fermé et sécurisé qu’un système accessible depuis le monde entier.

A chaque besoin, son dispositif

La croissance exponentielle des besoins en traitement de données nécessite donc une diminution de la latence, des délais et bien sûr des coûts. Un terminal périphérique permet de "décharger" l’ensemble ou une partie des données du cloud pour les traiter séparément au sein d’un système semi-dédié : la latence et les coûts s’en voient ainsi réduits et l’expérience utilisateur améliorée.

L’edge computing représente l’opportunité d’un traitement sélectif des données. Prenons l’exemple d’une grande entreprise qui récolte une énorme quantité de données depuis de nombreux capteurs installés au sein de son réseau. Celle-ci n’a pas forcément besoin d’importer tous ces téraoctets dans le cloud pour les traiter. Un réseau de périphérie peut stocker ces données fragmentées et traiter directement les informations essentielles avant d’enregistrer le "produit fini" dans le cloud pour accélérer et optimiser les échanges.

À l’image des "clients légers" d’un système cloud, les dispositifs edge computing sont eux comparables à des "clients lourds" capables de réaliser un traitement partiel de la donnée tout en restant "à proximité" d’un réseau périphérique.

Le cloud avait éloigné le traitement des données par des terminaux de la source de collecte des données. L’edge computing consiste à inverser quelque peu cette tendance pour rapprocher le traitement de la source.

L’Edge gagne du terrain

S’il est dérivé de la technologie cloud, le concept de l’edge computing s’avère encore plus efficace : le stockage et le traitement décentralisé des données sur un site de proximité assurent non seulement une réduction de la latence, mais aussi un renforcement de la sécurité, un traitement plus rapide et la mise à disposition d’un système redondant plus sécurisé.

Traditionnellement situé en périphérie des réseaux mobiles, ce dispositif permet par exemple aux utilisateurs de traiter des données de capteurs critiques sur un terminal portable non connecté au cloud. Bénéficiant de plus de réactivité, ces derniers n’ont plus à attendre un accès au réseau ou à importer les données du cloud afin de les traiter.