Géolocalisation des véhicules : la fin de l'ère du flicage ?

Le traitement des données d'activité des véhicules et de géolocalisation permettent aujourd'hui de piloter ses coûts réels et de mieux planifier l'affectation de ses ressources matérielles et humaines.

« Moi je ne flique pas ! » : c’est parfois ce que l’on entend dans la bouche d’un dirigeant à la simple évocation du mot géolocalisation. L’image de la géolocalisation des véhicules d’entreprise qui “surveille et punit” perdure. Son usage est encore aujourd’hui trop associé à un management coercitif et anachronique. Pourtant en France, plus de 450 000 entreprises et administrations voient au moins une partie de leur activité s’exercer hors de leurs bureaux. Livreurs, techniciens, artisans, professionnels du service à domicile, de la maintenance, de la construction... au volant de leurs véhicules, ils passent la majorité de leur journée chez un client, sur un chantier, sur la route, parfois sans rencontrer leurs managers de la journée. La question du management du collaborateur nomade et des coûts associés à la mobilité en entreprise devient cruciale.

La data au service de la performance de l’entreprise

Initialement destinés à la « simple » géolocalisation, les capteurs déployés sur les véhicules professionnels apportent aujourd’hui une véritable vision à 360° de leurs usages. Temps de conduite, nombre d’arrêts, vitesse moyenne, distance parcourue, historiques des déplacements, arrêts chez les clients ou fournisseurs, mais aussi données de consommation d’un véhicule. L’accès et le traitement des données de mobilité est un réel enjeu de compétitivité pour les entreprises. 

Il y a bien sûr la face immergée de l’iceberg, la flambée des prix du carburant est aujourd’hui un vif sujet pour toutes les entreprises, mais elle n’est qu’une partie du coût induit par les activités qui nécessitent des déplacements et l’emploi de véhicules. Comment un manager peut-il mieux organiser l’activité d’un collaborateur s’il ne dispose pas d’informations sur les temps de trajets, sur le temps mobilisé chez un fournisseur ou un client ? Comment un chef d’entreprise peut-il se positionner sur l’achat d’un véhicule électrique s’il ne dispose pas de données sur l’envergure kilométrique, l’emprise géographique et les temps d’arrêt inhérents à son activité ? 

Le traitement des données d’activité des véhicules et de géolocalisation permettent aujourd’hui de piloter ses coûts réels et de mieux planifier l’affectation de ses ressources matérielles et humaines. Certains transporteurs voient même leur facture de carburant baisser de 10% à 13% quelques semaines seulement après le déploiement d’une solution grâce à une meilleure planification de leurs ressources et une sensibilisation de leurs chauffeurs. Le recours aux véhicules connectés est majoritairement motivé par ces considérations. Aujourd’hui 46% des entreprises françaises choisissent de déployer une solution de télématique embarquée pour réduire les coûts de leur flotte. Pour 36% d’entre elles, la sécurité est un critère d’équipement.

A l’aune de la richesse des données mises à la disposition des chefs d’entreprise et managers, le débat du flicage s’observe désormais depuis le rétroviseur. La question n’est plus de savoir où le salarié se trouve à un instant T, mais de savoir comment mieux organiser son activité pour diminuer ses coûts et générer de la valeur supplémentaire.

Le collaborateur acteur de la performance économique & sociale de son entreprise

Comment imaginer aujourd’hui qu’un chef d’entreprise puisse rester les yeux rivés sur son écran à surveiller ce que font ses salariés à chaque heure de la journée ? Le « traceur GPS » en tant qu’outil de surveillance de l’activité du salarié n’offre aucune plus-value en soi. Interroger un salarié nomade pour simplement lui demander « où il est » n’apporte aucune valeur et peut être vécue de façon intrusive, irritante voire dangereuse lorsque le salarié conduit. De plus cela mobilise du temps, pour une information frugale et périssable. A contrario, les outils de suivi de flotte et de géolocalisation offrent un maximum de valeur ajoutée lorsque les objectifs des salariés et de l’entreprise sont alignés.

Le recours à un logiciel de géolocalisation permet un management transparent et rassurant, à condition que les informations soient partagées dans l’entreprise. Cela peut passer par l’affichage en temps réel de la position de tous les véhicules dans un espace commun. Les données de localisation sont visibles de tous et la question de la géolocalisation n’est plus taboue. Dans certains secteurs, l’usage d’une solution de géolocalisation est même devenu un outil de fidélisation du collaborateur. C’est le cas dans les secteurs du transport ou de la maintenance, qui y ont vu l’opportunité d’accélérer leur transformation numérique.

L’adoption de solutions de planification et de dématérialisation du suivi des missions vient aujourd’hui faciliter la communication des équipes sur le terrain et augmenter la productivité des équipes. Le tout en apportant un confort de travail pour le salarié qui limite les échanges « parasites » avec son encadrement. Les liasses de papier et rapports d’intervention laissent aujourd’hui place à des applications mobiles qui permettent aux salariés de recevoir leurs missions et de transmettre les informations de suivi ou d’interagir en temps réel avec leur manager. Un pivot rendu possible grâce à l’adoption massive des smartphones.

Aujourd’hui, 8 français sur 10 en sont équipés, et plus de 10,5 millions de carte SIM sont détenues par des entreprises. Ce sont donc près de 40% des actifs ayant un emploi qui sont aujourd’hui équipés d’une ligne téléphonique professionnelle ! La hausse du nombre d’ouvertures de lignes mobiles professionnelles a grimpé de 6% en 1 an avec à la clé de nouveaux usages du travail nomade. La géolocalisation des véhicules vient naturellement accompagner ces nouveaux usages, qui passent par une adoption massive par les salariés et l’émergence de nouveaux modes de management.