L'ETSI IoT Conférence, trois jours pour passer de la technologie aux services

L'ETSI IoT Conférence, trois jours pour passer de la technologie aux services L'Institut européen des normes de télécommunications réunit du 4 au 6 juillet dans ses locaux les acteurs de l'IoT soucieux de prendre en compte les normes dans leurs développements.

C'est autour du thème des technologies IoT en faveur de la transformation verte et numérique des entreprises que sera organisée la prochaine édition de l'ETSI IoT Conférence, du 4 au 6 juillet dans les locaux de l'Institut européen des normes de télécommunications à Sophia-Antipolis, et en ligne. "La durabilité est au cœur des préoccupations des entreprises. L'IoT en est un élément central, non seulement parce que la technologie elle-même évolue vers plus de durabilité, notamment avec l'energy harvesting, mais parce qu'elle constitue une brique essentielle de la transformation digitale des entreprises rendant possible cette transformation écologique", souligne Enrico Scarrone, responsable du groupe SmartM2M de l'ETSI, pour qui le sujet est également poussé par la société civile et les politiciens. La direction générale des réseaux (DG Connect) de la Commission européenne interviendra notamment sur les actions à l'échelle européenne.

"Trop souvent, les industriels investissent dans les mêmes projets d'implémentation"

Au-delà de la durabilité, cette édition sera l'occasion pour l'ETSI de montrer des exemples concrets de projets faisant passer le secteur de l'IoT de l'offre technologique à la création de services, à partir de la connectivité. "C'est le point de départ de nos travaux car l'IoT est un objet communicant par nature", met en avant Enrico Scarrone avant d'ajouter : "Trop souvent, les industriels investissent dans les mêmes projets d'implémentation, qu'une norme réglerait, ce qui leur permettrait alors de se concentrer sur les services à valeur ajoutée."

Dans l'ensemble des interventions, l'interopérabilité sera au cœur des messages. "Dans l'industrie, il y a trop de technologies et d'écosystèmes qui ne communiquent pas entre eux, l'IoT est trop fragmenté, déplore Enrico Scarrone. Si une marque lance un appareil électroménager intelligent, il lui sera compliquée de le faire fonctionner de partout dans le monde. Notre objectif par la normalisation est de conserver la diversité des technologies existantes mais de faire en sorte que la donnée transmise soit compréhensible par tout système, en les interfaçant. Ce management de la donnée est appelé la sémantique d'interopérabilité."

L'un des modèles de l'ETSI est l'appel d'urgence des véhicules qui, "en cas d'accident, permet de coordonner les secours, l'hôpital le plus proche, la gestion du trafic, etc." L'objectif de l'ETSI IoT Conférence est de susciter de telles synergies entre l'ensemble des acteurs. L'ETSI illustrera ce sujet par l'exemple du port connecté et des technologies disponibles pour la surveillance distribuée et l'échange de donnée sur site. "Il faut élargir l'utilisation de la connectivité pour fournir des services à tout l'environnement maritime", explique Enrico Scarrone. Le projet H2020 Magpie, axé sur la création d'un jumeau numérique portuaire, sera aussi détaillé. L'événement fera également la part belle aux démonstrations. Par exemple, les participants pourront assister au démarrage différé d'un appareil intelligent à l'aide de Saref4Ener, un projet mené dans le cadre du programme européen H2020.

"La pratique des jumeaux numériques est encore en évolution, il ne faut pas trop les normaliser pour ne pas cristalliser la technologie"

L'ETSI organise cet événement depuis 2012 pour répondre aux problématiques du marché. Ainsi, les conférences seront l'occasion de poursuivre les réflexions sur l'intelligence artificielle ou la cybersécurité. Sur ce sujet, Roland Atoui, directeur chez Red Alert Labs, effectuera une démonstration de rationalisation des évaluations de cybersécurité avec ETSI EN 303 645 pour les produits connectés.

Concernant les perspectives d'avenir, l'événement prévoit un focus sur les jumeaux numériques en abordant les opportunités de modélisation, d'interopérabilité et de standardisation de ces derniers. "La pratique des jumeaux numériques est encore en évolution, il ne faut pas trop les normaliser pour ne pas cristalliser la technologie", prévient Enrico Scarrone qui y voit des applications prometteuses : "On ne va plus se contenter de simuler des objets physiques, mais aussi des événements qui n'existent pas encore. C'est un outil très puissant."