Soudage industriel : la robotisation peut-elle sauver un marché en tension ?

Le marché du soudage a su prendre le virage de l'automatisation et miser sur la robotique et la cobotique depuis maintenant plusieurs années.

Les pénuries de main d’œuvre sont désormais courantes dans plusieurs secteurs d’activité. Mais s’il y a un bien un domaine où elle est criante, c’est celui du soudage. Fort heureusement, le marché a su prendre le virage de l’automatisation et miser sur la robotique et la cobotique depuis maintenant plusieurs années. Portés par des technologies toujours plus innovantes et des besoins grandissants, une chose est sûre : les robots et les soudeurs forment une équipe gagnante dont vous allez encore entendre parler.

Un métier sous haute tension

La France se réindustrialise, et nous assistons à une montée en puissance du nucléaire. Ces facteurs mettent en tension certains métiers industriels. Celui de soudeur ne fait pas exception : dans l’hexagone, on recherche ainsi chaque année entre 5000 et 7000 soudeurs et chaudronniers. Ces besoins s’inscrivent sur le long terme. L’entreprise EDF devrait par exemple recruter un millier de soudeurs dans le seul domaine du nucléaire d’ici 2030.

Les compétences en soudage sont également prisées dans les entreprises automobiles et aéronautiques, dans la construction navale ou encore dans les énergies renouvelables et l’agriculture. Ces métiers techniques nécessitent des qualifications rares souvent associées – dans le cas de certifications ou habilitations spécifiques – à des rémunérations élevées.

S’appuyer sur les robots pour assister les processus de soudage n’est donc plus une option pour les entreprises. L’automatisation est clef pour répondre à l’état du marché. 

Les robots 4.0 à la rescousse

Dans ce contexte, la robotisation s’impose comme un facteur de résilience. Le marché mondial du soudage robotisé est d’ailleurs en plein boom : ce dernier pourrait atteindre 10 milliards d’euros d’ici 2027, avec un taux de croissance annuel composé de 8,83%.

La robotisation correspond ici à l’automatisation de différents procédés, c’est-à-dire à la prise en charge, par des algorithmes, de tâches répétitives. Bras robotisés, postes de soudage 4.0, traitement laser pour la découpe et le soudage des métaux, intégration de la source d’alimentation de soudage à l’unité centrale… Les générateurs d’aujourd’hui sont par exemple capables d’intégrer des éléments relatifs à la nature des matériaux à souder ou encore aux fils et gaz de soudage. Ces nouveaux usages permettent une meilleure utilisation des données et une communication quasi immédiate entre les différents robots. Cela est essentiel tant pour la maintenance du matériel que dans l’aide à la prise de décision pour les équipes physiques.

En outre, en plus d’être un soutien aux soudeurs dans les périodes de surcharge de travail, la robotisation permet d’éviter toute interruption dans les chaînes de production.

De la fabrication au contrôle qualité

Au-delà du vif besoin d’accélération de l’automatisation des procédés de soudage, se pose la question du contrôle de la qualité des soudures réalisées. Une nouvelle fois, la robotisation est une solution.

Plusieurs systèmes intègrent des solutions d’inspection visuelle des soudures. Ils se basent sur des inspections comparatives, en utilisant des données de soudure non défectueuses comme référence principale. Les algorithmes d’intelligence artificielle peuvent également identifier certains défauts (piqûres ou autres).

En matière de soudage, les robots s’affirment ainsi comme des soutiens de poids pour les équipes techniques. Entrainant avec eux des pratiques professionnelles modernes, ils ouvrent des perspectives nouvelles pour toute une génération de soudeurs. En le rendant davantage high-tech et stratégique, la robotisation ne serait-elle pas tout simplement la réponse au déficit d’attractivité du métier de soudeur ? Nous en sommes convaincus !