Ce que pense (vraiment) NKM de la loi Création et Internet


Officiellement, Nathalie Kosciusko-Morizet ne commente pas la loi Création et Internet. Officieusement, elle estime qu'elle ne résout pas la question du modèle économique de la création sur Internet.

Que pense réellement Nathalie Kosciusko-Morizet du projet de loi Création et Internet ? Depuis sa nomination, nombreux sont ceux qui questionnent la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique sur le projet de loi de lutte contre le piratage. Or jusqu'à présent, la ministre est toujours volontairement restée en retrait sur cette chasse gardée du ministère de la Culture, comme son prédécesseur, Eric Besson.

La version non expurgée par son cabinet d'une interview donnée par NKM au "Figaro"r, que publie le site Electronlibre, vient de lever un peu le voile sur ses positions face au projet de loi contesté de Christine Albanel. Dans la version publiée de l'interview, Nathalie Kosciusko-Morizet affirme qu'il "a été décidé depuis longtemps que cette loi serait travaillée, puis portée exclusivement par le ministère de la Culture."

Avant relecture, la secrétaire d'Etat se montrait moins tendre avec le ministère de la Culture. Elle y affirmait que son ministère "n'a à aucun moment été associé à sa conception. Depuis, on m'a dit de manière constante qu'elle relevait exclusivement du ministère de la Culture, qui peut avoir une très grande susceptibilité quant à son champ d'action. Il faut comprendre que les arbitrages de la loi ont lieu dans des réunions auxquelles je ne suis pas invitée."

Autre passage supprimé lors de la relecture par le cabinet de NKM : "La discussion (sur le projet de loi Création et Internet, ndlr) à l'Assemblée ne se fait pas dans de bonnes conditions. Le monde de la création y a sa part de responsabilité, comme les politiques." La ministre indiquait enfin, avant relecture de l'interview, que sa responsabilité consiste à "préparer les suites de cette loi, qui ne résout pas la question du modèle économique de la création sur Internet".

C'est donc la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, et non la ministre de la Culture qui sera chargée de trouver des pistes pour créer une offre légale attractive. NKM indique d'ailleurs qu'elle réunira dès le début du mois d'avril, l'ensemble des acteurs "qui financent la musique sur le Web", pour réfléchir à de nouveaux modèles économiques.