Nouveau Monde 2.0 : le conseil des ministres de l'Internet s'est tenu à Paris Financement des réseaux : personne ne veut payer la facture

Qui va payer pour absorber l'accroissement des usages de l'Internet ? Selon le vice-président de Cisco, Robert Pepper, les particuliers seront à l'origine de 85% du trafic mondial sur Internet. Conséquence directe, la consommation de vidéo représentera plus de 60% du trafic, contre 24% pour l'échange de fichiers et 15 pour le Web data. Le monde comptera alors 3 milliards d'internautes. Les réseaux mobiles eux aussi vont être soumis à rude épreuve puisque plus des deux tiers du trafic mobile sera également lié à la vidéo. Or "le trafic d'Internet progresse beaucoup plus vite que les revenus qu'il génère", prévient Robert Pepper.


Stéphane Richard, le PDG d'Orange ne dresse pas un constat différent en "prédisant une explosion des usages et du trafic Internet", qui nécessite la mise en place de nouvelles infrastructures et l'accroissement de la bande passante. Selon lui, les quelques 120 opérateurs télécoms en Europe devront à terme investir pas moins de 300 milliards d'euros dans ces "réseaux du futur".


Le patron d'Orange plaide pour une contribution financière de tous les acteurs au financement des réseaux, y compris les éditeurs de services en ligne gros consommateurs de bande passante. Le premier d'entre eux, Google (via sa plate-forme vidéo Youtube) plaide également pour un développement des infrastructures. Son vice-président en charge du développement, David Drummond, rappelle cependant que "des entreprises telles que Google investissent déjà significativement dans les infrastructures et le développement du haut débit".


La vice-présidente de la Commission européenne, en charge du numérique Neelie Kroes a pour sa part insisté sur l'importance économique du financement des réseaux, surtout en période de crise "pour choisir l'économie du futur que nous voulons". Insistant sur le rôle central du "jeune papa" Nicolas Sarkozy au niveau européen, la commissaire a pressé Eric Besson de remettre au plus vite au président de la République les prévisions de Robert Pepper. "Si nous n'investissons pas dans les infrastructures, nous n'investissons pas dans notre futur", a-t-elle affirmé, soulignant le déblocage de 9,2 milliards d'euros de Bruxelles pour le développement des infrastructures numériques.