Karen Gordon : "Israël offre un savoir-faire technologique de qualité et à faible coût"

La mission économique française de Tel Aviv organisait le 22 septembre un séminaire sur l'Internet israélien. Objectif : encourager les échanges avec la France. La responsable du secteur Hautes Technologies présente le secteur IT israélien et les opportunités pour les entreprises françaises.

Le secteur high tech en Israël a une image très dynamique. Est-ce que les chiffres le confirment ?

Oui, par exemple, il y a 4,2 millions d'internautes en Israël, soit une pénétration de 55 %. Dont 65 % en haut débit. D'une manière générale, le poids des hautes technologies est très important pour l'économie israélienne puisque le secteur représente 50 % des exportations.

Et quelle est la taille du marché en termes de chiffre d'affaires ?

Le chiffre d'affaires des TIC était de 17 milliards de dollars en 2007. Le marché de l'accès Internet pèse 800 millions de dollars, celui de l'e-commerce 400 millions de dollars et celui de la publicité en ligne 90 millions de dollars.

Quels secteurs IT particuliers sont les plus dynamiques ?

La VoIP, avec Jajah par exemple, le e-commerce, la messagerie instantanée et les jeux en ligne. 

Comment se portent les échanges entre les entreprises françaises et israéliennes dans les TIC ?

Il faut reconnaître leur faiblesse actuelle. Mais le Web et les télécoms notamment sont porteurs de beaucoup d'opportunités.

Quel est l'intérêt pour une entreprise française du secteur d'investir en Israël ?

Je dirais d'abord qu'elle trouverait en Israël un savoir-faire technologique de très haute qualité, à un coût relativement faible. La législation du travail, favorable aux employeurs, permet une grande flexibilité. Une société pourrait ainsi installer son centre de R&D avec un très bon rapport qualité-prix.

Et la barrière de la langue ?

Non seulement beaucoup d'Israéliens parlent anglais, mais il y a aussi un grand nombre de francophones en Israël. Une entreprise française ne serait pas trop dépaysée. D'une manière générale, Israël constitue un excellent point de départ pour développer ses activités internationales. Car d'une part on peut recruter facilement des gens venant de pays où l'on veut exporter et d'autre part l'internationalisation est dans la culture du pays. Avec un marché limité, il est essentiel de regarder vers l'extérieur.

Quels sont les autres avantages à venir s'implanter en Israël ?

L'essor des investissements. Prenez le seul secteur Internet. En 2007, 71 sociétés ont levé 257 millions de dollars, dont 37 % provenaient de fonds de capital risque israéliens. Il y a en Israël un système de financement très développé. Avec 70 fonds d'investissement, dont une bonne dizaine est très dynamique, mais aussi une politique ciblée en faveur du financement de l'innovation.

Quels sont les points faibles de l'économie IT ?

L'infrastructure télécoms n'est pas suffisamment développée, en comparaison d'un pays comme la France. Mais cela représente justement une opportunité pour les entreprises françaises du secteur. Elles possèdent un savoir-faire très recherché, notamment en matière de services.