Que nous apprend l'engouement pour les métaverse ?

La mise en sommeil du métaverse par Marck Zuckerberg marque la fin d'un rêve technologique. Elle pause surtout la place de la société dans les rêves de la Sillicon Valley.

En tant que société, nous ne pouvons pas ignorer les intérêts commerciaux et l'énorme pouvoir qui se cache derrière les nouvelles technologies numériques,  le métaverse et les technologies dites Web3.

Depuis des décennies, nous entendons dire que la numérisation et les technologies numériques sont là pour durer et qu'elles rendront la vie quotidienne plus facile, plus efficace, mieux connectée et plus divertissante. Il s'agit d'un discours commercial sur lequel les entreprises européennes et celles de la Silicon Valley ont capitalisé et auquel le monde entier a adhéré. La création de valeur de ces visions de l'avenir étant actuellement le fait d'un très petit nombre d'entreprises privées, un débat public sur la démocratie et les limites de l'autocratie de l'industrie technologique s'impose.Le développement technologique est et doit être considéré comme politique, et non comme naturel ou inévitable.

Il est urgent de remettre en question les récits de l'industrie technologique qui cherchent à contrôler l'avenir et d'entamer une conversation démocratique sur ce à quoi l'avenir numérique devrait ressembler et sur la manière dont la technologie peut contribuer à renforcer le potentiel de l'humanité et notre capacité à résoudre nos problèmes.

Quand certains ont crié : "Le métaverse arrive", trop de gens se sont contentés de demander quand et comment : "Le métaverse arrive". Trop de gens se sont contentés de demander quand et comment. Laissons ce rêve technologique raté nous apprendre à nous arrêter et à nous interroger : Qui parle et pourquoi ? Et voulons-nous contribuer à revitaliser cette idée ou insister sur des choses plus importantes ?

En tant que société, nous devons ouvrir la voie à un développement technologique qui, à l'avenir, ne soit pas réservé à ceux qui viennent en premier, mais qui soit davantage une hiérarchisation des ressources. Cela s'applique à la fois au niveau local, lorsque les générations futures doivent donner la priorité à l'énergie (pour les data centers et l'IA) et aux matières premières (qui sont utilisées dans de nombreux équipements), et à l’échelon mondial, lorsque nous fixons des limites aux technologies irresponsables et dangereuses afin que le cycle qui s'ensuit ne devienne pas un fardeau pour la société.

Dans un avenir proche, les développements technologiques, y compris ceux qui ont été cachés jusqu'à présent, donneront lieu à des discussions et à des conflits politiques majeurs auxquels nous devons, en tant que société, être bien préparés. Il ne s'agit pas de se prononcer pour ou contre la technologie. Il s'agit de se concentrer sur les forces qui alimentent le développement technologique, les conditions dans lesquelles la technologie est déployée et les conséquences que le prochain nouveau projet commercial aura pour la société dans laquelle nous vivrons.

En ce sens, le métaverse n'était pas seulement une mauvaise idée commerciale, mais aussi un autre exemple décourageant de la façon dont les plus grandes entreprises technologiques n'utilisent pas leurs énormes ressources humaines, technologiques et financières pour résoudre les problèmes les plus urgents du monde. Ainsi, alors que nous pleurons la mort du métaverse, nous devrions discuter de la manière dont la technologie peut trouver une place plus significative et mieux définie dans notre société à l'avenir.