Le marché de l'e-pub va-t-il se casser les dents sur les cookies ? Où en sont les autres pays ?
Le délai de transposition des directives du "Paquet Telecom" expirait le 25 mai 2011, date à laquelle seuls sept Etats membres (Danemark, Estonie, Finlande, Irlande, Malte, Royaume-Uni et Suède) s'étaient entièrement conformés aux nouvelles règlementations européennes, dont celles relatives aux cookies. Depuis, la France, les Pays-Bas et la Hongrie se sont aussi mis en conformité. "La France figure plutôt parmi les bons élèves puisqu'elle a déjà transposé la directive alors que plusieurs Etats membres ne l'ont toujours pas fait", note Guillaume Teissonnière qui cite entre autres l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie comme pays fautifs.
Au Royaume-Uni, les entreprises devront se conformer à la loi à partir du 25 mai 2012
Dans le peloton de tête, on retrouve notamment le Royaume-Uni qui a annoncé la date limite du 25 mai 2012 pour que les entreprises commencent à se conformer à cette loi. Aux Pays-Bas, certains organismes tels que l'IAB Europe font pression pour que l'opt-in ne soit pas appliqué à chaque page, en montrant les lourdeurs qu'un tel système pourrait faire peser sur l'expérience de navigation.
Les experts du secteur se muent, eux, en Cassandre, craignant qu'une telle directive ne condamne les start-up européennes au profit de leurs rivales américaines et asiatiques. Dans un article intitulé "Stupid EU cookie law will hand the advantage to the US, kill our startups stone dead", Techcrunh Europe explique que les start-up européennes, qui souffrent déjà de marchés nationaux restreints, seraient sacrifiées sur l'autel du respect de la vie privée.
Une fuite des serveurs hors de l'UE paraît difficilement envisageable
Autre menace pointée du doigt : une délocalisation massive du secteur high-tech, telle que l'a connue l'industrie. Un risque faible selon Guillaume Teissonnière qui explique qu'"une telle démarche soulèverait la question très sensible du transfert de données personnelles en dehors du territoire de l'Union européenne." Un transfert de données lui aussi très encadré.
Dans le reste du monde, des voix s'élèvent pour prôner une navigation en ligne plus "anonyme" via le projet "Do not track" qui, lorsque le navigateur se connecte à un site requérant des informations comportementales, informe ce site que l'utilisateur ne veut pas que ces données soient enregistrées. Initialement intégré à Firefox, ce système a depuis été implémenté dans Internet Explorer et Safari. Mais son succès reste conditionné à son adoption par des sites Web que rien n'oblige pour le moment.