Google "Heavy Ad Intervention" : Quelles conséquences pour les publicités en vidéo ?

En cette rentrée 2020, Google a mis en place des mesures régulant la publicité en ligne sur son navigateur Chrome (archi leader) afin d'améliorer l'expérience utilisateur. Les publicités consommant trop de data, tels que les formats intrusifs ou les pubs vidéos sont visées. Analyse de la situation et Conseils.

"Heavy Ad Intervention" de Google :

Qui risque de se faire bloquer sa publicité vidéo ?

Attention, nouveau blocage potentiel en vue ! Désormais, toute publicité digitale jugée trop lourde pour les utilisateurs de Google et du navigateur Chrome, sera automatiquement bloquée par Google. Cette fonctionnalité, baptisée "Heavy Ad Intervention", fait partie de la dernière mise à jour de Google.

La lutte de Google contre la pub « intrusive » n'est pas nouvelle. Depuis février 2018, le moteur de recherche propose un adblocker intégré dans Chrome, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’il est disponible dans le monde entier. Sa mission :  bloquer toutes les publicités qui ne respectent pas les directives des Better Ads Standards, dont Google est membre. Initialement, le blocage visait les publicités « collantes » - appelées « sticky » dans notre jargon - ou celles trop intrusives. Aujourd’hui, c’est au tour des publicités « lourdes » de se trouver dans le collimateur.

Pour justifier cette nouvelle règle, Google a mis en avant une étude, montrant que les créas publicitaires ayant un poids trop important, principalement les annonces « Display » et « rich media », consomment trop de données. Conséquence : un temps de chargement trop long. Mais cette étude ne concerne qu’une infime proportion des publicités en ligne : 0,3 % pour être précis.

"Cette intervention permet de supprimer les publicités qui utilisent plus de 0,1 % de la bande passante, plus de 0,1 % de la capacité de l’unité centrale de traitement (CPU), et plus de 0,1 % du temps CPU total", a expliqué le développeur de Google, John Delaney, au site Chromium Gerrit. Plus précisément, les critères que Google utilisera pour bloquer ces "publicités lourdes" sont bien définis : toutes celles qui utilisent plus de 4 mb de bande passante de réseau, qui utilisent le processeur principal (CPU) pendant 15 secondes dans une fenêtre de 30 secondes en continu, ou qui utilisent le processeur principal pendant plus de 60 secondes au total, seront bloquées.

Comment Google calcule-t-il le poids de chaque annonce ?

Google intègre, pour calculer ce « poids total » d’une annonce, l’ensemble des éléments chargés par l'iframe. Tout est pris en compte, du fichier HTML aux images en passant par les fichiers vidéo, le javascript, les bibliothèques externes, et les fichiers CSS.

Alors, comment éviter de voir sa campagne bloquée par Google ?  D’abord, en vérifiant son poids. Notamment lorsqu’il s’agit de vidéo. Si elle dépasse les 4 mb, le moment est peut-être venu de changer de partenaire vidéo. Car le simple fait d'appliquer la "pré-recherche" et la "mise en mémoire tampon du flux" dans le lecteur vidéo garantit que l’annonce n’aura aucun effet sur les temps de chargement et l'expérience utilisateur.

Cette nouvelle règle édictée par Google ne sera bien sûr pas la dernière, dans un contexte où la bataille dans l’univers de la publicité digitale s’intensifie. Notamment, dans le domaine de la vidéo, format-roi des années à venir. A l’avenir, quelles que soient les stratégies que développeront les parties en présence, une certitude s’impose : l’expertise technique en matière de vidéo digitale devient, plus que jamais, essentielle.