Le Royaume-Uni veut stocker les conversations électroniques


La ministre de l'intérieur britannique vient de présenter un projet controversé de constitution d'une base de données de conversations électroniques pour lutter contre le terrorisme.

Le gouvernement britannique vient de présenter un projet qui a pour but de constituer une base de données recensant l'ensemble des communications électroniques des citoyens du Royaume-Uni. Son objectif aider à la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. Ce texte, présenté par la ministre de l'Intérieur, Jacqui Smith prévoit que de telles informations soient stockées par les opérateurs de télécommunications.

Ce projet, dont le coût de mise en place est évalué à 2 milliards de livres (2,23 milliards d'euros), s'inscrit dans le cadre du projet de loi Intercept Modernization Programm, encadrant la surveillance de masse des flux de données. Il transpose une directive européenne sur la conservation des données qui fait obligation aux opérateurs de conserver durant un an les communications de leurs abonnés : courriers électroniques, adresses IP, SMS et coup de téléphone émis et reçus.

Selon la ministre de l'Intérieur, ce projet de loi n'imposerait l'enregistrement que du contexte des communications (qui, quand, où et comment ?), pas de leur contenu. Ce texte suscite cependant la polémique, les partis d'opposition dénonçant la "culture de la surveillance" instaurée par le gouvernement, qu'il accusent d'aller au-delà de la lutte contre le terrorisme. Fin mars, Vernon Coaker, le ministre de la Sécurité intérieure avait estimé que la directive européenne sur la conservation des données devrait également être appliquée aux réseaux sociaux.

Les opposants au projet de loi ne manquent pas de rappeler que l'administration britannique n'est pas en mesure d'assurer la confidentialité de ces informations, après plusieurs affaires de pertes massives de données personnelles au cours des dernières années.