Fibre : vers des co-investissements en zones rurales


L'Autorité de la Concurrence a validés les règles de déploiement du très haut débit en zones rurales proposées par l'Arcep. Elle recommande de créer une offre de gros pour favoriser l'entrée de nouveaux acteurs.

L'Autorité de la Concurrence a approuvé lundi 27 septembre la réglementation proposée fin juillet par l'Arcep sur la fibre optique dans les zones moyennement et peu denses du territoire. Cet avis favorable devrait permettre de finaliser les modalités d'encadrement du déploiement de la fibre dans ces zones au cours des prochaines semaines. Ce qui permettra aux opérateurs, pour lesquels des règles précises pour les grandes villes existent déjà, de disposer d'un cadre réglementaire couvrant l'ensemble du territoire.

L'Autorité de la Concurrence approuve notamment le principe de co-investissement entre des opérateurs concurrents, auxquels pourront s'ajouter les collectivités territoriales. Selon elle, ce schéma pourra notamment "favoriser l'accès des nouveaux opérateurs au réseau très haut débit". A une condition : "que des offres de gros adaptées soient par ailleurs disponibles pour permettre aux nouveaux entrants, qui n'ont pas la taille ou la puissance financière suffisante pour investir ou co-investir dans un réseau fibre, d'accéder au réseau et de servir le marché du très haut débit".

Concrètement, cette recommandation de créer une offre de gros pourrait profiter à Bouygues Telecom, dont le portefeuille de clients ne lui permettra pas d'amortir aussi bien que ses concurrents les investissements que nécessitera le déploiement d'un réseau très haut débit. Arrivé tardivement sur le marché de l'ADSL, Bouygues revendique 525 000 clients contre plus de 4,5 millions pour Iliad (Free) et SFR. "Compte tenu de ses parts de marché encore limitées sur le marché du haut débit, Bouygues Télécom n'est sans doute pas en mesure, en tout cas à ce stade, de cofinancer massivement le déploiement de la fibre dans les immeubles", note l'Autorité.