Secteur du vin : pourquoi les prix baissent La bulle spéculative du vin a éclaté...

l'écaletement de la bulle a d'abord touché les grands crus.
L'écaletement de la bulle a d'abord touché les grands crus. © William Tremblet

Les primeurs du printemps à Bordeaux, c'est l'occasion pour les vignerons de se refaire une trésorerie, et pour les acheteurs de rafler le dernier millésime à des prix bas. Mais cette année, les primeurs 2008 ont quasiment viré à la braderie. Soudain conscients des prix surréalistes pratiqués ces dernières années, en particulier sur les primeurs 2006 et 2007, certains des plus prestigieux châteaux ont considérablement baissé leurs tarifs pour être certains d'écouler leurs stocks. Une hérésie ou presque alors que le millésime 2008 est considéré comme bien meilleur que 2007, et qui plus est, plus rare du fait d'une récolte historiquement faible.

Ainsi, à la suite de Château Angelus, premier grand cru classé à réviser de 45% ses prix, la plupart des viticulteurs ont surenchéri à la baisse. On a ainsi vu Margaux proposer ses primeurs 75% moins chers que trois ans auparavant, Mouton-Rothschild vendre son 2008 à 135 euros, soit 290 euros de moins que son 2005. Latour s'est lancé à 110 euros, tout comme Lafite, et Haut-Brion à 125 euros, la moitié de son 2005, une excellente année il faut le rappeler. L'objectif de ces baisses ? Rassurer les banquiers en constituant d'urgence des liquidités pour affronter un futur incertain sur le front des ventes et de l'export.