Le marché du luxe a perdu 50 millions de clients depuis 2022
Les marques de luxe font face à un ralentissement de la demande, notamment aux Etats-Unis et en Chine, d'après une étude. Face à cela, la stratégie adoptée n'a pas été la bonne.
Le marché du luxe va encaisser un repli de l'ordre de 1 à 3% sur l'année 2024, pour s'établir à 1500 milliards d'euros, selon une étude de Bain & Company, réalisée en partenariat avec Altagamma. Le résultat d'un ralentissement de la demande, en particulier sur les marchés chinois et américain. Dans l'ensemble, depuis 2022, le luxe aurait perdu 50 millions de clients.
"Pour la première fois depuis la grande récession de 2008, en dehors de la période Covid, le marché va essuyer un ralentissement", note ainsi l'étude. Le repli est assez net sur les articles de maroquinerie, de prêt-à-porter, de joaillerie et d'horlogerie, qui représentent un quart du chiffre d'affaire du secteur. Alors que Bain & Company tablait sur une croissance de 0 à 4% sur ces gammes, les ventes ont en fait baissé de 2%.
L'échec de la "premiumisation"
Le cabinet pointe une erreur de stratégie de plusieurs marques de luxe qui, face au ralentissement de la demande, ont tenté d'augmenter les prix, dans une optique de "premiumisation". Stratégie perdante, notamment chez les jeunes clients chinois, dont la consommation a nettement reculé, dans un contexte de chômage élevé et de précarité économique.
L'étude ne fait que confirmer une tendance dévoilée par les chiffres de plusieurs grands groupes au troisième trimestre : LVMH a indiqué avoir vu son chiffre d'affaire reculer de 2% sur les neuf premiers mois de l'année, tandis que Kering accusait un repli de 12%.
Pour faire face à ces pertes de clientèles, Bain & Company enjoint les marques à aller conquérir de nouveaux territoires, notamment dans les pays émergeants d'Amérique latine, d'Asie et du Moyen-Orient, où la croissance des classes moyennes et supérieures promet de nouveaux marchés pour les produits de luxe.