Blockchain et crypto-monnaies : le casse du siècle ?

Eldorado numérique, escroquerie massive, loterie, outil du crime organisé, gouffre énergétique, futur du système monétaire, le Bitcoin en voit de toutes les couleurs.

Bitcoin et autres (crypto) monnaies

Le roi des cryptomonnaies, qu’on appelle à tort des monnaies virtuelles (finalement pas plus virtuelle ou numérique que votre compte en banque, voire peut-être moins…) et malgré une volatilité extrême gardent une valeur moyenne en forte hausse sur un an.

C’est que ces instruments d’échange de valeur décentralisés et sans autorité centrale de contrôle (contrairement à nos devises nationales chapeautés par nos banques centrales) gardent de nombreux attraits : transferts rapides et transfrontaliers, frais peu élevés, sécurité, absence d’intermédiaire.

Si la simple utilité d’échange de valeur d’une Blockchain comme Bitcoin semble avérée, d’où vient réellement la valeur des cryptomonnaies ?

De leur rareté, d’abord, pour le bitcoin en particulier, comparé justement à l’or. Forgé (on dit « miné ») par un processus cryptographique couteux en énergie, le bitcoin ne sera produit qu’en quantité limité. Certes on n’en fait pas de bijou, mais on garde bien des napoléons au coffre.

Une technologie prometteuse

Ce que masque surtout le buzz sur le bitcoin, c’est sa technologie sous-jacente. Elle peut en effet proposer des solutions innovantes allant bien au-delà du seul échange de valeur.

Identité numérique, supply chain, propriété intellectuelle, certification, documents administratifs et légaux… Ce ne sont là que quelques domaines d’application de la Blockchain vue comme un ordinateur mondial, décentralisé et auto-administré dont les cryptomonnaies sont justement le carburant. Elles permettent en effet à tous les acteurs d’être justement rétribués pour leur participation.

Si Bitcoin est énergivore et limité dans ses capacités, ses successeurs ont apporté de nombreux raffinements, dont le fameux smart contract, qui étend fondamentalement le champ des possibles, et des modes de fonctionnement beaucoup moins gourmands en électricité. Ils se nomment Ethereum, EOS, Polkadot, Tezos et plusieurs milliers d’autres pensés pour des usages spécifiques et proposant chacun ses innovations.

La valeur des cryptomonnaies associées devrait alors dépendre du succès de la technologie auprès des développeurs et des utilisateurs. Il est certain en tout cas qu’une sélection féroce aura lieu laissant une partie des cryptomonnaies et ses investisseurs sur le carreau.

Quand les banques centrales s’en mêlent

Alors, bien sûr, experts ignorants et économistes paniqués vous parleront toujours de l’utilisation par l’économie du crime, typiquement anecdotique, et stupide au demeurant car toutes les transactions sont inscrites à vie dans la chaîne. Ou de l’extrême volatilité provoquée en partie par des gourous de la finance à qui les autorités de contrôle feraient bien de s’intéresser pour manipulation des cours, mais qui détournent le regard car toute perte de confiance dans un instrument qu’elle ne maitrise pas les arrange bien.

Pourtant, et même à reculons, les banques centrales luttent activement pour garder leur souveraineté monétaire et s’adapter à un mouvement de fond, via la création de leurs propres monnaies numériques à même de proposer des solutions face aux cryptomonnaies. L’évolution est bel et bien en marche !