Travail au noir : les pays d'Europe où il est le plus important

Travail au noir : les pays d'Europe où il est le plus important Partout sur le continent, le travail illégal dépasse les 10% du PIB. Parfois, il pèse plus du tiers de l'activité totale.

Non : les Français ne sont pas les rois de la magouille. En 2012, l'Hexagone est le cinquième pays de l'UE où le travail au noir est le plus faible en pourcentage du PIB. Il s'élève seulement, si l'on peut dire, à 10,8%, d'après une étude sur le sujet réalisée par Friedrich Schneider, professeur d'économie à la faculté autrichienne Johannes Kepler. Il explique dans Challenges : "Non seulement les contrôles y sont plus stricts qu'ailleurs, mais les contribuables sont incités fiscalement à ne pas recourir au travail au noir". Résultat, les Allemands et les Suédois ont de moins bons résultats : respectivement 13,3 et 14,3% de leur PIB réalisé "au black" en 2012.

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L'économie souterraine au sein de l'UE en 2012. Source : Friedrich Schneider © JDN

Autre surprise, les pays du sud de l'Europe ne sont pas les champions du travail au noir. Les plus grands filous du Vieux continent se cacheraient à l'Est. Dans le quatuor de tête en 2012, on trouve la Bulgarie - 31,9% d'activité non déclarée - suivie de près par la Roumanie, 29,1%, la Lituanie, 28,5% et l'Estonie, 28,2%. Mais c'est aussi en Roumanie que l'économie souterraine a le plus diminué, en part de l'économie totale. Moins 4,5 points entre 2003 et 2012. Les deux îles méditerranéennes, Chypre et Malte, sont également de mauvaises élèves, avec plus d'un quart de leur activité réalisée en sous-marin.

Sur le podium des pays les plus intègres, les chevaliers les plus blancs sont autrichiens, avec 7,6% de travail au noir seulement. Viennent ensuite les Luxembourgeois, à 8,2%, et les Néerlandais, à 9,5%.

Ces pourcentages cachent des sommes importantes : en France, en 2012, l'activité au noir se monterait à 219,48 milliards d'euros. Mais entre 2003 et 2012, la part de l'économie de l'ombre a baissé dans tous les pays où Friedrich Schneider a pu collecter ses chiffres. "C'est le fruit d'une lutte au sein de chaque Etat, l'Union européenne ne dispose que de moyens limités pour combattre le travail au noir", précise le chercheur.