La mobilité douce en Europe

La mobilité douce (ou dite " active ") désigne les moyens de transports "propres" et respectueux de l'environnement. Elle se place en troisième position derrière la voiture et les transports en commun.

Les différentes mobilités douces :

Le développement de la mobilité douce diffère selon les villes, et cela dans l’ensemble de l’Europe. Cela est dû à plusieurs facteurs : à la politique de la ville, aux mesures mises en place par les mairies et à l’implication des habitants.

Le vélo : A Copenhague environ 35% des habitants utilisent le vélo pour se déplacer au quotidien. La tendance est la même à Amsterdam (32%) en revanche à Rome ou à Madrid, l’utilisation du vélo n’est pas encore ancrée dans la culture de ces villes. D’autres villes comme Paris ou Genève ont parié sur les vélos électriques en accordant une subvention unique pour leur achat.

Co-voiturage électrique : Madrid est connue pour son covoiturage électrique, c’est l’une des championnes européennes. Ce phénomène est croissant en Europe. Ainsi le Groupe Renault est le leader dans le secteur des véhicules électriques en auto-partage en Europe. D’ailleurs, à Oslo (Norvège) plus d’une voiture sur cinq est sans émissions.

Le scooter électrique : Cette mobilité douce conquiert peu à peu l’ensemble des villes européennes. Comme pour le vélo électrique, certaines villes (exemple : Paris) et pays (exemple : Allemagne, France, Suisse, Italie…) proposent des aides financières pour l’achat d’un deux-roues électrique avec une batterie au lithium.

La trottinette : Les trottinettes électriques, en propriétés ou en locations peuvent atteindre 30 km/h. Elles se sont rapidement fait une place sur les routes, où elles côtoient les vélos et les scooters électriques. Désormais elles sont présentes en libre-service dans plusieurs capitales européennes.

Les avantages de la mobilité douce :

Étant donné que le transport est un secteur très polluant, la promotion de la mobilité douce constitue une solution très efficace pour lutter contre les émissions de polluants atmosphériques, les problèmes d’engorgement du trafic ou encore la dégradation des paysages.

La mobilité douce est moins coûteuse. La voiture individuelle revient très cher à l’utilisateur (carburant, assurances, parking) mais aussi à la collectivité (infrastructures lourdes). D’autres coûts sont difficiles à évaluer : risques pour la santé humaine, embouteillages, bruit…

Une pratique régulière de la marche et du vélo est bénéfique pour la santé (lutte contre les maladies du système cardio-vasculaire, diabète, obésité ou le stress).

Afin de sensibiliser les enfants à ces mobilités douces des systèmes de ramassages scolaires dans certaines zones périurbaines ont vu le jour comme le « pedibus » qui est le ramassage scolaire exclusivement à pied ou le "Esel-bus" qui est le ramassage assisté par… un âne… pour porter les cartables. Cette formule est aussi déclinable à vélo avec le "velobus".

Zoom sur la France :

Le coronavirus a amené les villes à repenser en urgence l’aménagement et l’usage des espaces publics et cela a amené les citadins à se tourner vers la mobilité douce. Par exemple, certaines rues sont interdites aux voitures. Les "coronapistes" ont vu le jour (pistes cyclables mises en place en quelques semaines dans le cadre du déconfinement).

La mise en place de zones de "circulation apaisées" où la vitesse de circulation des automobilistes est réduite (zone limitée à 20 ou 30 km/h), permet une augmentation de l’utilisation de la mobilité douce.

Les entreprises ont également un rôle à jouer envers leurs employés à travers le « forfait mobilités durables ». C’est un dispositif qui permet aux employeurs de prendre en charge les frais de transport des salariés qui se rendent à leur travail en utilisant un vélo personnel, en faisant du covoiturage, en se déplaçant en transports publics (hors frais d’abonnement) ou via des services de mobilités partagés tels que les vélos, cyclomoteurs, trottinettes en libre-service ainsi que les services d’autopartage.

Si nous regardons l’ensemble de la France, Strasbourg reste la ville exemplaire de la mobilité douce. Elle mène une politique en faveur de l’intermodalité dans la chaîne des déplacements et encourage une réduction globale de l’utilisation de la voiture en ville.

L’expansion de la mobilité douce en Europe:

Le transport, deuxième émetteur de gaz à effet de serre en Europe, fait l’objet d’une compétence "partagée" entre l’Union Européenne et ses états membres. Depuis 1992, l’Europe veut que chaque échelon (Europe, états membres, métropoles…) participe à la mise en place d’actions favorables à la mobilité douce.

Il faut également noter qu’en Europe, la voiture pèse pour près du quart des émissions de CO2. Les coûts et l’impact écologique des déplacements quotidiens préoccupent de plus en plus les Européens.

En Europe, l’objectif est que les véhicules à émissions faibles ou nulles soient déployés largement et gagnent des parts de marché importantes d'ici 2030. Il s’agit avant tout de créer un environnement favorable à une mobilité à émissions faibles en encourageant la mobilité douce. Plusieurs mesures en faveur de cette mobilité ont été mises en place par l’Europe. Par exemple afin de favoriser l’utilisation des vélos dans l’ensemble de l’Europe, le Parlement a décidé en 2019 que 8 places minimum devraient être réservées aux vélos dans tous les trains en Europe. Cela devrait inciter les villes à créer des équipements dédiés aux vélos à la sortie des gares. Il y a également la redevance poids-lourds dont les recettes sont affectées à la mobilité douce.

Il faut également noter qu’afin de réduire l’usage de la voiture individuelle, il est possible d’avoir recours à la voiture partagée (ex : le covoiturage). Afin de favoriser cette pratique, une expérimentation en Estonie a été menée. Elle consiste à rendre gratuits les transports publics afin de reconnecter les zones rurales avec les zones urbaines. 

L’idée de passer à la mobilité douce diffère selon les pays européens. Les pays nordiques comme le Danemark sont très en avance sur ce sujet, contrairement à la Pologne pour qui ce n’est pas une priorité.

La mobilité douce en Europe commence à prendre de plus en plus d’ampleur ; cela autant au niveau de la politique Européenne où par exemple le vélo n’est plus considéré comme un outil de loisir mais un vrai moyen de déplacement qu’au niveau de l’opinion publique où l’importance de se déplacer plus écologiquement est de plus en plus grande. Certains pays de l'UE sont moins prêts que d’autres à mettre en place des mesures pour promouvoir la mobilité douce malgré ses atouts économiques et écologiques.