Les banques doivent devenir le fer de lance du paiement sans contact

La technologie NFC constitue une tendance forte du secteur bancaire en France avec 47,3 millions de cartes sans contact en circulation. En mai 2017, 98,1 millions de transactions sans contact ont été réalisées.

Depuis le lancement de la carte sans contact, les banques ont été rejointes par les entreprises d’autres secteurs tels que les télécommunications et l'informatique. C'est le cas notamment d'Orange qui propose Orange Cash, un service qui permet d’effectuer des paiements sans contact via une carte SIM spécifique dotée de la technologie NFC. L’introduction d’Apple Pay et de Samsung Pay participe également au bouleversement des méthodes traditionnelles de paiement.

Les banques doivent désormais s’assurer de conserver une longueur d’avance sur leurs nouveaux concurrents en modernisant par exemple leurs cartes en y intégrant des titres de transport ou un système de gestion de coupons de réduction ou de points de fidélité. Voici quelques méthodes qui aideront les acteurs bancaires à se démarquer sur le secteur.

Adopter une stratégie agressive concernant les paiements NFC 

Des groupes tels que PayPal, Google et Apple se montrent particulièrement proactifs sur la question des paiements NFC. Les solutions plébiscitées actuellement tendent à marginaliser les banques : l'utilisation d'un compte en banque via des cartes de crédit ou de débit est abandonnée au profit des cartes prépayées et des portefeuilles ou cartes de crédit cloud. À ce rythme, les établissements non-bancaires domineront prochainement le marché des paiements sans contact, revendiquant par là même tout ou partie des frais de transaction. Il est donc crucial pour les établissements bancaires d’engager une stratégie plus agressive dans le domaine des paiements sans contact au cours des prochaines années, en abandonnant une grande partie de leur rôle traditionnel et des frais de transaction.

Encourager l’adoption en capitalisant sur la confiance du consommateur

Les banques doivent investir pour convaincre les consommateurs que leur mode d’utilisation des technologies NFC est plus sûre, plus pratique et plus rentable que l’approche des autres entreprises.  En effet, les banques bénéficient d’un avantage concurrentiel dans la mesure où les clients leur font davantage confiance qu’à un autre opérateur pour veiller sur leur argent. Par ailleurs, les consommateurs plébiscitent déjà les établissements bancaires pour les services de banque mobile. Une campagne bien menée permettra d’accélérer l’adoption des paiements sans contact.

Mettre en place un cadre solide de gestion des risques pour répondre aux questions de confidentialité et de sécurité

Les défenseurs de la vie privée expriment de fortes inquiétudes au sujet de la technologie NFC. Ils redoutent en effet que cette quantité considérable d’informations "lâchées dans la nature" ne pose problème. Le paiement en magasin via un appareil mobile présente un défi complexe en matière de sécurité car le téléphone contient de multiples applications susceptibles d'accéder à Internet. Par ailleurs, les entreprises ont tendance à se concentrer sur la sécurité de l’appareil en tant que tel plutôt que sur celle du réseau. Or, ce dernier constitue le talon d’Achille par lequel un fraudeur peut maximiser l’impact d’une attaque, infiltrer le système et créer ainsi le plus de dégâts. En outre, les paiements sans contact risquent d’entraîner une double facturation sans que le client ne s'en rende compte. C'est le cas, par exemple, lorsque la carte bancaire sans contact est placée trop près du lecteur. Les banques sont également confrontées au risque de divulguer à des tiers des informations clients sensibles. De ce fait, elles doivent déployer un cadre solide de gestion des risques au sein de leur écosystème afin de garantir des contrôles appropriés et des mesures d’atténuation pour se prémunir contre de tels risques. En France, le montant des transactions est plafonné à 20 euros pour des paiements sans contact – ce plafond sera relevé à 30 euros à l’automne 2017 – ajoutant ainsi une dimension sécuritaire à cette méthode de paiement.

Renforcer les synergies de collaboration entre les différents acteurs 

Les paiements basés sur la technologie NFC dépendent pour une bonne part de la collaboration entre les banques, les détenteurs de mobiles, les réseaux de cartes de paiement et les commerçants. À défaut d’un consensus entre l'ensemble des acteurs concernés, il est difficile de proposer aux clients une expérience harmonieuse en matière de NFC. Pour être certaines d’être les premières à proposer ce type de service au marché, les banques doivent accroître leurs efforts de collaboration avec leurs différents partenaires. Outre la prise en compte de la gouvernance des données, il est capital  de déterminer précisément les responsabilités concernant la gestion de la solution et le contrôle des données.

Comprendre les niveaux d’adoption par les clients 

Les banques françaises doivent procéder à une évaluation stratégique des préférences affichées par leurs segments cibles de clients et opter pour la solution la mieux adaptée à leurs objectifs stratégiques de positionnement produit. En procédant ainsi, elles auront l'assurance d'une adoption optimale par les clients.

En France, les paiements sans contact remportent un grand succès, mais les cartes bancaires et les smartphones ne sont pas tous équipés du NFC. Il est par conséquent crucial que les banques renforcent la collaboration avec leurs partenaires et élaborent des stratégies qui garantiront la réussite de la mise en place des paiements sans contact. Une chose est certaine : les banques ne pourront pas éluder la question.