Fintech : comment Mooncard s'impose dans les appels d'offre publics

Fintech : comment Mooncard s'impose dans les appels d'offre publics La solution de gestion des dépenses Mooncard a de nouveau remporté l'appel d'offres lancé par la Direction des achats de l'Etat. Elle continuera d'équiper les agents de l'Etat avec ses cartes mobilité à usages multiples.

Après Alan et le ministère de l'Economie et des Finances puis Fintecture et la Direction générale des finances publiques, au tour d'une autre fintech de décrocher un marché public d'ampleur. Cette fois-ci, c'est la solution de gestion des dépenses Mooncard qui annonce ce 7 octobre avoir remporté l'appel d'offres lancé par la Direction des achats de l'Etat.

Concrètement, Mooncard va équiper les agents de l'Etat de ses cartes de paiement mobilité à usages multiples (carburant, stationnement, recharge électrique ou encore péage). Ou plutôt, Mooncard va continuer d'équiper les agents de l'Etat car la fintech avait déjà remporté un premier appel d'offres similaire avec la Direction des achats de l'Etat en 2020. Près de cinq ans plus tard, elle a de nouveau raflé la mise et voit son partenariat renouvelé pour trois ans.

Ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Transition écologique

"A partir de 2020, on a voulu se lancer sur les marchés publics. On a répondu à l'appel d'offres de la Direction des achats de l'Etat et sept attributaires ont été désignés : Mooncard et six grands groupes pétroliers", se rappelle Matthieu Bagur, chief revenue officer de la fintech fondée en 2016. "Fin 2024, on s'est représenté pour renouveler notre partenariat et on a de nouveau gagné le marché. Cette fois, quatre attributaires ont été désignés et Mooncard a obtenu la plus grosse part du gâteau". Dans le détail, la "part du gâteau" correspond à 3 300 organismes publics dont les ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Transition écologique. "Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires sont concernés", indique Matthieu Bagur.

Les marchés publics occupent une place centrale chez Mooncard. Outre la Direction des achats de l'Etat, la start-up équipe de nombreux établissements publics dont Météo-France, le département des Yvelines, la région Bretagne ou encore les Hôpitaux de Paris. Dans le secteur privé, la start-up aux 100 collaborateurs compte 6 000 clients dont Air France et Webedia.

" Avant, on subissait les cahiers des charges. Désormais, on est consulté pour la construction des appels d'offres"

Mooncard n'a pas connu que des succès avec les appels d'offres. Elle a aussi subi plusieurs échecs qui se sont avérés formateurs : "On a appris à muscler notre jeu sur les dossiers techniques, on s'est approprié les codes des marchés publics et on a gagné en rigueur". Désormais, la fintech se considère comme une référence en la matière : "Au fil du temps, on a acquis la confiance des institutions publiques. Avant, on subissait les cahiers des charges. Désormais, on est consulté pour la construction des appels d'offres donc c'est plus facile pour nous d'y répondre".

La fintech, qui revendique 20 millions d'ARR et qui assure être rentable, espère que ce succès constituera un argument de poids pour convaincre davantage de clients privés. "Pour gagner un appel d'offres, il faut faire preuve de beaucoup de rigueur. Remporter un marché d'une telle ampleur nous rendra forcément plus crédible".

En l'espace de quatre mois, trois fintechs ont donc remporté un marché public. Quand on sait que les jeunes pousses françaises peinent à capter des commandes publiques malgré plusieurs initiatives (comme "Je choisis la French Tech"), ce n'est pas négligeable. "Les îlots sont moins fermés. Un cercle vertueux se met en place", explique Matthieu Bagur. "A nous de donner une bonne image et de prolonger ce cercle. On a une responsabilité".