Facture électronique : les BaaS aussi encaissent

Facture électronique : les BaaS aussi encaissent A l'approche de la réforme, les PDP se livrent à une course aux fonctionnalités. De quoi faire des BaaS, de manière indirecte, les autres gagnants de cette évolution réglementaire.

Alors que l’entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire est prévue pour septembre 2026, les premiers bénéficiaires de la réforme semblent évidents : la grosse centaine d’entreprises agréées comme plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), que toutes les sociétés françaises devront sélectionner pour émettre leurs factures. Parmi elles figurent plusieurs fintech bien connues, telles que Qonto, Pennylane, Spendesk, Indy ou Tiime. Mais ces plateformes ne seront pas les seules à tirer parti de la réforme : indirectement, les acteurs du banking-as-a-service (BaaS) entendent eux aussi capitaliser sur cette nouvelle obligation.

Ces spécialistes de la finance intégrée permettent à des entreprises de proposer des services bancaires comme l'ouverture de comptes, des IBAN, du paiement par carte ou par virement. Ils ne construisent pas l'outil de facturation des plateformes de dématérialisation partenaires. Mais la réforme sur la facturation électronique pousse les fintech PDP à intégrer davantage de fonctionnalités pour séduire les PME et indépendants, et donc à solliciter ces spécialistes du BaaS.

"Il y a des millions d'entreprises qui vont devoir choisir une PDP pour leur facturation. Et la facturation appelle d'autres fonctionnalités. Beaucoup de ces entreprises voudront avoir tout au même endroit, avec un seul outil qui gère la facturation et qui propose des services bancaires", se félicite Luka Caratsch, CRO de Swan, un des principaux acteurs BaaS sur le marché français. "Les spécialistes du banking as a service ont un important rôle à jouer dans cette transformation", confirme Jacques-Olivier Schatz, CEO de Xpollens, un autre acteur majeur de la finance embarquée.

On l'aura compris, pour les BaaS aussi, la réforme est un réel événement. "Cela fait longtemps qu'on n'a pas connu un aussi gros changement dans le BtoB. On s'attend à gérer beaucoup de flux d'ici un an", prévoit Jacques-Olivier Schatz. "On travaille avec de nombreuses PDP, comme Pennylane, Indy, Cegid ou Agicap, donc on se prépare depuis des mois à accueillir un volume massif de clients finaux, notamment à l'été 2026. C'est une super opportunité !", s'enthousiasme Luka Caratsch, qui confie que "c'est en partie pour préparer la réforme que Swan a levé des fonds en début d'année".

Hausse des sollicitations

S'il s'agit d'une "super opportunité", c'est avant tout parce que la réforme induit pour les BaaS une hausse des sollicitations. "De plus en plus d'entreprises nous contactent car elles veulent ajouter des fonctionnalités à leur plateforme. En ce moment, on peut dire qu'on connait un petit pic de sollicitations", constate Jacques-Olivier Schatz. Idem du côté de chez Swan : "De nouveaux clients nous sollicitent pour se mettre au niveau du marché. Aujourd’hui, les logiciels que nous avons signés couvrent environ 50% des PME françaises. Après la réforme, on espère atteindre 80%", projette Luka Caratsch.

Concrètement, ces sollicitations portent sur des services bien précis. Chez Xpollens, la demande se concentre surtout sur "les IBAN virtuels et sur l’émission de virements instantanés". Pour Swan, c’est le paiement des fournisseurs qui arrive en tête des besoins exprimés : "Avec la réforme, la fonctionnalité la plus recherchée est de pouvoir régler directement les fournisseurs depuis la PDP", conclut Luka Caratsch.