Fiabilité des défibrillateurs : la technologie peut-elle sauver plus de vies ?

Chaque jour, des milliers de Français passent, bien souvent sans le savoir, devant des défibrillateurs dans les transports, les lieux publics, au travail ou dans un centre commercial.

Leur présence est absolument indispensable, puisqu’agir en 4 minutes face à un arrêt cardiaque, avec des gestes simples et un défibrillateur, augmente drastiquement les chances de survie des victimes.

Malheureusement, la récente étude réalisée par un distributeur, et largement relayée dans les médias, indique que près d’un tiers d’entre eux seraient hors service, faute de maintenance. Batteries vides, électrodes périmées, défauts techniques : autant de pannes invisibles qui peuvent coûter des vies au moment critique.

Bien que cette étude ait été menée par un acteur unique et dans le cadre d’une phase de renouvellement de contrats de maintenance d'appareils, ce qui laisse supposer que les chiffres affichés sont surestimés, le sujet n’en est pas moins important voire préoccupant. Dans un pays où 50 000 personnes meurent chaque année d’un arrêt cardiaque, peut-on se permettre une telle défaillance ?

L’entretien annuel par un technicien : un modèle à repenser 

Si la loi impose à de nombreux établissements recevant du public (ERP) de s’équiper en défibrillateurs, elle exige aussi leur entretien. 

Un défibrillateur hors service est pire qu’un appareil absent : non seulement il crée une illusion de sécurité mais surtout, il retarde le temps d’intervention. En cas d’arrêt cardiaque, chaque minute qui s’écoule réduit de 10% les chances de survie, ce qui est dramatique quand on sait que les secours mettent en moyenne 15 à 20 minutes à arriver. Il est donc essentiel d’avoir un défibrillateur à portée de main, et qu’il soit en bon état de marche. 

Aujourd’hui, la maintenance de la plupart des défibrillateurs déployés sur le territoire repose sur le passage annuel d’un technicien. Bien que ce soit approprié aux demandes des collectivités et des entreprises, cela semble inadapté au déploiement massif des défibrillateurs. Dans certains cas, le contrôle effectué peut être irrégulier ou imparfait. Et dans d’autres cas, la vérification est correctement menée, mais un défaut de fonctionnement peut apparaître quelques jours après, voire dès le lendemain, rendant alors le défibrillateur hors service jusqu’au prochain contrôle, soit pendant presque un an. 

De nombreux appareils sont alors hors d’usage sans que personne ne s’en aperçoive. Or, des solutions existent déjà et certaines ont déjà prouvé leur efficacité pour être en mesure de déployer des défibrillateurs fonctionnels absolument partout.

La connectivité au service d’une plus grande fiabilité 

Dans plusieurs secteurs, la connectivité permet d’anticiper les pannes et d’alerter automatiquement les responsables en cas de défaillance. Pourquoi accepter que des dispositifs censés sauver des vies reposent encore sur des contrôles humains aléatoires ?

Des modèles européens l’ont très bien compris. En Italie, par exemple, une loi oblige un contrôle hebdomadaire des défibrillateurs déployés sur le territoire, ce qui implique des technologies connectées. Et par chance, la France bénéficie d'un taux de couverture de la 4G à plus de 99% du territoire, ce qui permet de répliquer ce modèle, vrai gage de fiabilité.  Dans cette optique, privilégier la connectivité est important.

La connectivité, couplée à des autotests quotidiens, permet de vérifier le bon fonctionnement de chacune des fonctionnalités du défibrillateur (analyse des ECG, vérification de la température notamment lorsque l’appareil est installé en extérieur, contrôle des systèmes de charge de l’énergie et de délivrance du choc…). Des alertes automatisées signalent les anomalies, batteries faibles ou électrodes expirées, déclenchant une intervention pour remplacer les consommables, rapatrier l’appareil et/ou l’échanger. Ainsi, il est garanti que chaque défibrillateur sera opérationnel à tout moment, et surtout en cas d’urgence. Plutôt que d’attendre la panne, une maintenance à distance et préventive garantit la disponibilité continue de ces équipements vitaux. 

Les collectivités, entreprises et particuliers doivent faire de cette exigence une priorité. L’équipement seul ne suffit pas, il doit être maintenu opérationnel en permanence. Les solutions existent, les technologies sont disponibles. Ne pas les mettre en place, c’est accepter qu’un témoin tente d’utiliser un défibrillateur et découvre, trop tard, qu’il ne fonctionne pas.

Lorsqu’un défibrillateur est hors service, ce n’est pas juste un appareil en panne. C’est une vie en danger. Demain, toutes les personnes autour de nous oseront agir en cas d’urgence cardiaque et auront un défibrillateur fonctionnel à portée de main pour sauver une vie.