Voilà ce que vous pourriez construire avec tout le plastique que vous avalez chaque semaine sans vous en rendre compte

Voilà ce que vous pourriez construire avec tout le plastique que vous avalez chaque semaine sans vous en rendre compte De l'eau consommée à la plupart de vos plats, les micro-plastiques s'invitent dans votre déjeuner. Voilà quelle quantité figure dans votre assiette.

Par son alimentation quotidienne, tout le monde ingère du plastique.  Cette situation, déjà décriée dans les médias, est due au fait que seuls 9% des plastiques sont recyclés à l'échelle mondiale et que les plastiques abandonnés dans la nature y restent trop longtemps et finissent par se désagréger en microparticules. Selon des modélisations numériques réalisées par des scientifiques basés aux Pays-Bas et en Allemagne, il y aurait environ 3,2 millions de tonnes de débris plastique flottants dans les océans, charriés principalement depuis les rivières. "Il faudrait les ramasser quand ils sont encore près des ports car le plastique se désagrège très vite", indique Sabine Roux-de-Bézieux, présidente de la Fondation de la mer.

Face à ce constat de la pollution plastique, la réaction est mondiale et des mesures sont prises à différentes échelles : de la Ville de Paris, qui vise le zéro plastique à usage unique dès 2024, à l'Union européenne, qui interdit depuis le 17 octobre dernier la vente des paillettes libres afin de proscrire l'usage des microplastiques dans les produits de grande consommation. Par une série de mesures, l'Union européenne ambitionne ainsi de réduire de 30% la pollution engendrée par les microplastiques d'ici 2030. Un Traité mondial contre la pollution plastique est en cours de rédaction par les membres de l'ONU et doit être présenté courant novembre à Nairobi, au Kenya, avant sa ratification fin 2024.

Les solutions technologiques se développent par ailleurs pour contribuer à y remédier, à l'image de l'association Ender Ocean qui conçoit des robots sous-marins pour nettoyer les océans ou de la start-up alsacienne H2ope qui capture, collecte et trie les déchets dans les cours d'eau. De son côté, la start-up Eranova conçoit de la résine à partir d'algues vertes pour remplacer le plastique. "Il faut aussi travailler sur la biodégradation des matériaux car le recyclage ne règlera pas tous les problèmes", assure son cofondateur Philippe Michon. La start-up We-o travaille pour sa part sur les propriétés de l'eau, avec sa gourde connectée. "Les gens ne se rendent pas assez compte de l'impact de l'eau sur leur santé", déplore son fondateur Anthony Gunter, qui développe des solutions pour que l'eau augmente l'immunité de chacun en fonction de son état de santé. 

Malgré cela, la quantité de plastique ingérée représenterait une moyenne de 0,7 gramme par semaine. Que ce soit par l'eau bue, par les aliments comme le poisson ou les condiments comme le sel, ce que nous ingérons contient des micro-plastiques. WWF avait estimé en 2019 que la moyenne haute serait de 5 grammes par semaine et avait pris l'image, pour faire réagir l'opinion publique, d'une quantité équivalente à une carte bancaire. "Ce chiffre est exagéré, et la quantité ingérée serait davantage de l'ordre du grain de riz", avance-t-on chez l'association professionnelle des fabricants de plastique Plastics Europe. Un grain de riz, certes plus petit qu'une carte bancaire, mais qui n'en est pas plus comestible.