La Rochelle, Rochefort, Narbonne... : ces villes menacées où il est déjà très risqué d'habiter
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La Rochelle, Rochefort, Narbonne... : ces villes menacées où il est déjà très risqué d'habiter

Des villes entières ne seront plus habitables d'ici quelques décennies.

Sur le littoral atlantique et méditerranéen, le réchauffement climatique bouleverse la vie quotidienne. La progression rapide de la mer, confirmée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, inquiète autant les habitants que les autorités. Le niveau des océans monte à un rythme inédit, accélérant l'érosion et multipliant les tempêtes. Pour la France, le danger n'est plus théorique : le trait de côte recule, les terrains s'affaissent, et certaines zones deviennent peu à peu difficilement habitables.

La Charente-Maritime illustre la gravité de la situation. La Rochelle, Rochefort, Marans et d'autres communes côtières sont en première ligne, certaines déjà classées "prioritaires" face à la montée des eaux. Dix communes du département figurent sur la liste nationale des zones à adapter en urgence. À La Rochelle, les scénarios les plus pessimistes prévoient qu'une élévation d'un mètre du niveau de la mer d'ici 2100 engloutirait une partie de ses quartiers.

Le phénomène ne s'arrête pas là. En Occitanie, le littoral de Narbonne à Sète, les villes de Toreilles, Saint-Laurent-de-la-Salanque ou Argelès sont toutes menacées. Selon l'Agence européenne de l'environnement, la montée de la mer pourrait rendre ces territoires régulièrement inondés, voire submergés de manière permanente à la fin du siècle. En Camargue, la situation est dramatique : Le Grau-du-Roi, Aigues-Mortes et la biodiversité locale risquent de disparaître sous les flots, victimes de leur faible altitude.

À l'horizon 2050 ou 2100, la France pourrait faire face à des déplacements massifs de populations depuis les villes côtières, voire à l'abandon de certains quartiers. Les professionnels de l'immobilier, tout comme les élus locaux, redoutent déjà une dévalorisation importante du patrimoine et de lourdes conséquences économiques. Les stratégies d'adaptation, en cours d'élaboration, peinent à suivre le rythme du changement climatique.

Actuellement, plus de 16 millions de personnes vivent déjà dans des zones à risque d'inondation. Face à cette réalité, l'État impose désormais la révision des plans d'urbanisme, la relocalisation progressive des habitations menacées et le développement de protections innovantes comme les digues écologiques ou les habitats surélevés. Les communes littorales sont encouragées à anticiper ces transformations pour limiter les dégâts et préserver l'avenir de leurs populations.