Comment augmenter notre potentiel d'innovation ?

L'innovation est une notion omniprésente. Pour autant, tout le monde ne parle pas de la même chose. Ceci peut expliquer certaines difficultés à "généraliser" l'innovation dans notre tissu économique.

1- Besoin de cohésion et de coordination en innovation
Aujourd'hui, l'innovation est une nécessité socio-économique. Il suffit de s'intéresser aux termes souvent utilisés par abus de langage dans tous les domaines (politique, économique, marketing...) pour se rendre compte de l'importance de cette notion dans notre monde moderne.
Pour promouvoir cette nécessité d'innover, l'industrie, la recherche, les politiques se sont mobilisés pour mettre en place des actions favorables aux entreprises (financements, méthodes, organisations...) qui souhaitent innover.
Or, d'après certains cabinets de conseil, sur 500 000 nouveaux produits par an seulement 2,2% sont de réelles innovations.  
Il est donc nécessaire d'améliorer nos démarches d'innovation en passant à une phase de cohésion et de coordination des moyens et des acteurs de l'innovation au niveau local, régional, national et européen.
A l'image de l'OST (Organisation Sciencitique du Travail) devenu GI (Génie industriel) au 20e siècle, nous devons créer l'OIT (Organisation de l'Innovation au Travail) pour une plus grande maîtrise de l'innovation dans notre société.

2- S'accorder sur ce que l'on entend lorsqu'on parle d'innovation
L'une des causes du statut quo en ce qui concerne le développement de notre « culture de l'innovation » réside dans notre difficulté à s'accorder sur ce que l'on entend par « innovation ». En effet ,l'innovation est une notion polysémique.

L'innovation : un résultat
Pour Schumpeter, « l'innovation correspond au premier usage commercial d'un produit ou d'un procédé qui n'avait jamais été exploité auparavant » [Schumpeter 1940]. L'innovation est donc une action qui permet d'aboutir à un résultat que l'on peut aussi appeler une innovation.

L'innovation : un processus
Pour d'autres, l'innovation est un processus. Pour Bonnaure par exemple, « l'innovation, c'est l'art de transformer des connaissances en richesses ». Alain Rondeau, lui, écrit que l'innovation est un processus d'émulation visant la reconfiguration du savoir existant. Enfin, Bocquet, Marquis et Myers s'accordent sur une définition qui regroupe toutes ces approches : « l'innovation est issue d'un « processus global de sous-processus inter-reliés : le processus support, de management et de conception » ». L'innovation est donc une action qui s'appuie sur un processus : le processus d'innovation.

L'innovation : une démarche
Pour d'autres encore, l'innovation correspond à une démarche, à une volonté stratégique et managériale visant à s'appuyer sur ce processus d'innovation et dont la finalité est d'arriver à des résultats innovants.

3- S'ouvrir aux innovations « non-technologiques »

Aujourd'hui, l'ensemble de notre appareil favorisant l'innovation a été orienté vers l'unique innovation Technologique. A tel point que la plupart d'entre nous associe le mot « Innovation » à « nouvelle technologie ».

Or, l'innovation est une démarche que tout porteur de projet peut mener. En effet ,innover correspond à la capacité à proposer quelque chose de nouveau dans un domaine, à vérifier que cette nouveauté apporte un plus et surtout qu'elle est acceptée par l'environnement, les gens qui vont y être confrontés. On comprend alors que l'on peut innover dans un service, dans une organisation...

Or à ce jour, lorsque l'on souhaite innover autrement que dans la technologie, très peu de portes s'ouvrent, très peu de financiers vous suivent. Quand verrons-nous des projets d'innovation divers et variés ? Quand pourrons-nous comprendre que la technologie sera porteuse d'innovations mais qu'en parallèle il faut développer voir consacrer encore plus d'argent sur les projets d'innovations non technologiques ?

Si nous n'aidons pas les porteurs de projets, chefs d'entreprises ou autres à élaborer les solutions innovantes de demain, nous laisserons l'économie de demain aux pays qui l'ont bien compris. Ces pays ne sont pas de l'autre coté du Globe. Ils sont dans l'Europe. Certains pays nordiques se sont regroupés pour promouvoir des projets d'innovation dans le design, les services, la communication, etc. Ils développent des méthodes spécifiques.

L'innovation est trop souvent synonyme de risque. Or, l'innovation au 21e siecle ne peut pas être pilotée comme à la fin du 20e.
Elle doit structurée et outillée, elle doit s'appuyer sur des outils qui ont déjà fait leurs preuves (analyse fonctionnelle, analyse de la valeur...) mais également sur de nouveaux métiers, de nouveaux outils comme le design sensoriel, le design cognitif, l'analyse de tendances conjointes, etc.