"Rework : réussir autrement" ou comment réinventer le management d'entreprise Dehors les bourreaux de travail

Opter pour des horaires à rallonge ne signifie pas pour autant être plus efficace selon les auteurs. Bien au contraire, en plus d'épuiser les collaborateurs qui s'y adonnent, une telle attitude contribue au présentéisme et à la démotivation du reste des troupes.

« La culture occidentale aime beaucoup la figure du bourreau de travail. On entend parler des gens qui travaillent jusqu'à l'aube, passent des nuits blanches et dorment au bureau. Se tuer au travail est très bien vu. On ne travaille jamais trop.

En fait cette attitude est non seulement inutile mais idiote. Travailler plus ne signifie pas être plus dévoué ou plus productif. Travailler plus veut seulement dire... travailler plus. (...)

Les bourreaux de travail s'arrangent pour que leurs collègues qui ne restent pas le soir se sentent mal à l'aise de travailler "seulement" de manière raisonnable. Cette mentalité engendre des sentiments de culpabilité et démoralise les employés. Pire, elle favorise le présentéisme – les gens traînent tard au bureau par pure obligation, même s'ils ne sont plus productifs.

"Personne ne prend des décisions éclairées sous l'effet de la fatigue."

Quand on ne fait que travailler, le jugement s'altère, les valeurs et la capacité décisionnelle sont faussées. On n'est plus en mesure de décider ce qui mérite ou non un effort supplémentaire. On est vidé, tout simplement. Personne ne prend des décisions éclairées sous l'effet de la fatigue.

Les bourreaux de travail n'abattent pas plus de boulot que ceux qui travaillent normalement. Ils se disent perfectionnistes mais, en réalité, ils perdent du temps en s'attardant à des détails insignifiants plutôt que de passer à la tâche suivante. Ce ne sont pas des héros. Ils ne sauvent pas la situation, ils ne font que l'utiliser. Les véritable héros est déjà rentré chez lui parce qu'il a trouvé une manière plus rapide de faire les choses. »

Editions Maxima - Laurent du Mesnil