Sobriété numérique : l'architecture d'entreprise au cœur de la stratégie
Comment limiter son impact environnemental quand la digitalisation pousse les entreprises à consommer toujours plus de ressources numériques? L'architecture d'entreprise permet de connecter cette dimension environnementale à la dimension stratégique à travers les projets de transformation.
Digitalisation croissante et conséquences sur l'environnement
La digitalisation entraîne une augmentation constante de la consommation de ressources énergétiques : multiplication des volumes de données, des capacités de stockage et des moteurs de calculs... La sobriété numérique s’est installée au cœur des préoccupations des entreprises. Limiter l’impact environnemental devient indispensable pour l’image de marque dans un monde ou le renouvellement constant des technologies et l'expérience client sont au cœur des préoccupations. Les clients sont de plus en plus soucieux de leur empreinte carbone, exigeants sur l’impact de leurs produits : leurs comportements d’achat sont en partie guidés par leur conscience environnementale. Et ça les entreprises l’ont bien compris !
Chaque direction métier intègre à son échelle la dimension environnementale (conception produits, indice de réparabilité, cadre législatif autour de l’écologie, move to cloud...). On note une volonté d’être plus raisonnable sur les machines, le stockage, les serveurs, en plus du gain économique et culturel que cela apporte. Le lien entre maturité du SI et Green IT est bien présent. Toutes ces prises de conscience viennent avec la digitalisation et l’évolution de la société.
L’architecture d’entreprise a un rôle à jouer dans la prise en compte de la dimension écologique au niveau de la stratégie
L’ensemble des entreprises revendiquent des actions RSE, se disent être plus respectueuses de l'environnement et communiquent sur la diminution de leur empreinte carbone. Mais la mise en place de telles actions n’est pas toujours stratégique. Certaines organisations ont créé une direction, un service RSE distinct et ont choisi de travailler en silo sur des projets 100% RSE. L’impact de leurs actions est limité puisqu’elles manquent de transversalité. Dans ce cas de figure on peut parler de “marketing RSE”.
D’autres entreprises ont choisi de mettre les actions environnementales et sociétales au cœur de leur stratégie et laissent transparaître ces éléments dans toutes les directions à travers des projets transversaux. C’est là qu’intervient l’architecte d’entreprise ! Il instruit les initiatives métier pour garantir la cohérence avec la stratégie d’entreprise et pour déterminer les besoins de transformation et leurs trajectoires de mise en œuvre. Il peut donc, grâce à son rôle transversal et stratégique, implanter la mesure de l’impact environnemental dans le design des transformations.
L’architecture d’entreprise est transverse, tout comme doivent l’être les préoccupations environnementales. La RSE “sillotée” n’a pas d’avenir !
L’architecte d’entreprise ambassadeur de la sobriété numérique dans l'entreprise
L’architecture d’entreprise garantit la cohérence et l’optimisation des réalisations d Système d’Information et porte les projets de transformation ainsi que les études et exigences d’architecture du SI. Elle offre ainsi l’opportunité de connecter la dimension environnementale à la stratégie. Elle apporte du concret !
L’architecte projette, définit et pilote l’évolution de l’architecture du SI, pour répondre aux besoins des directions métiers, et ceci en cohérence avec la stratégie de l’entreprise. Afin de mettre en œuvre ces plans de transformation, il doit fournir l’ensemble des éléments nécessaires à la prise de décision. La composante RSE, au même titre que la performance, l’ergonomie, le coût de mise en œuvre…. est un des éléments qui doit nécessairement être pris en compte dans les arbitrages stratégiques. Côté architecture d’entreprise on parle de la valeur business, la valeur environnement fait aussi partie de cette valeur à apporter ! Entre deux solutions à iso couverture business, on doit pouvoir choisir celle dont l’impact environnemental est moindre. Certaines entreprises sont même prêtes à payer plus cher pour une solution ayant un moindre impact sur l'environnement. Est-il nécessaire d’augmenter la puissance des calculs pour aller chercher une performance superflue ou est-il plus pertinent d’utiliser une solution moins coûteuse qui assurerait la couverture fonctionnelle de la majorité des cas d’usage ? L’idéal serait de faire du RSE by design ! Intégrer les préoccupations environnementales dès la conception permettrait de réduire les coûts et de ne plus construire de produits non respectueux de l'environnement.
Dans une optique d’évaluation de l’impact et de transparence, il faudrait pouvoir demander aux organisations et à leurs partenaires de mettre en place des indicateurs de performance énergétique pour orienter la prise de décision et mettre la sobriété numérique au cœur des enjeux.
Les entreprises se doivent d'être durables et responsables, la sobriété numérique n’est plus une option en 2022. Les architectes d’entreprises jouent un rôle d’ambassadeur et favorisent cette acculturation. Leur positionnement transverse doit être vu comme un avantage dans cette transition !