Employeurs, comment superviser vos salariés en télétravail… sans franchir les limites ?

Employeurs, comment superviser vos salariés en télétravail… sans franchir les limites ? Les nombreux logiciels de surveillance des salariés vous ont peut-être déjà fait de l'œil mais certaines fonctionnalités sont illicites en France. Alors, que pouvez-vous faire... et ne pas faire ?

Vous avez l'impression de perdre de vue vos collaborateurs (du moins, lorsqu'ils travaillent à domicile) ? Il existe des logiciels espions pour les surveiller en toute discrétion. CleverControl, Hubstaff et Time Doctor - pour n'en citer que quelques-uns - proposent aux employeurs suspicieux de savoir à peu près tout ce que font leurs salariés sur leur ordinateur. A commencer par savoir s'ils se trouvent bien devant leur écran. Les fonctionnalités de ces logiciels permettent, selon les formules choisies, d'enregistrer un collaborateur via la webcam ou le micro de son ordinateur, d'enregistrer ses frappes clavier, de prendre des captures d'écran régulières, de tracker les données gps d'un appareil, de connaitre les sites web consultés… Tranchons le débat : ces dispositifs sont illicites en France (pas forcément les logiciels, qui proposent aussi des fonctionnalités parfaitement légales).

Certains employeurs privilégient des appels en visioconférences régulièrement dans la journée, ou le travail sur des documents partagés, pour vérifier que tout le monde est bien en train de travailler. Si de tels procédés ne sont pas illégaux, l'idéal reste d'entretenir un management bienveillant, basé sur la confiance. Vous y gagnerez du temps.

D'autant plus que les salariés peuvent, eux aussi, avoir recours à des dispositifs astucieux. Accrocher sa souris à un ventilateur rotatif, simuler un problème de connexion… Ou se tourner, là encore, vers un logiciel. L'application développée par PresenceScheduler permet par exemple d'apparaitre "en ligne" sur Slack aux horaires souhaitées.

Que faire ?

En tant qu'employeur, vous conservez en télétravail le pouvoir d'encadrer et de contrôler l'exécution des tâches confiées à votre salarié, rappelle la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Ce contrôle doit respecter les conditions suivantes (par ailleurs détaillées dans cet article):

Une fois ces règles en tête, il est possible d'adapter ses méthodes de management au travail à distance, sans tomber dans l'espionnage. La Cnil, qui a fait de la surveillance des salariés en télétravail l'une de ses trois thématiques prioritaires de contrôle en 2022, recommande par exemple :

  • "L'employeur peut mettre en place un contrôle de la réalisation par objectifs pour une période donnée. Ces objectifs devraient être raisonnables, susceptibles d'être objectivement quantifiés, et contrôlables à des intervalles réguliers.
  • Un compte rendu régulier du salarié est également un moyen de contrôle de l'activité pouvant être mis en place." Pour parfaire le numéro d'équilibriste, évitez de tomber dans l'infantilisant.