Le succès est proportionnel au nombre d'heures travaillées, le mythe de l'entrepreneuriat

Beaucoup d'entrepreneurs et chefs d'entreprise ne gagnent pas plus de 1 500 € par mois et ce n'est pas surprenant : ils sont à la tête d'une société, mais pas d'une entreprise qui travaille pour eux.

L'entreprise doit devenir un actif valorisable et vendable et, pour cela, il est temps de briser un mythe qui a la peau dure. Faire prospérer une entreprise sans la contribution constante du chef d’entreprise n'est pas une question de faire des heures supplémentaires, mais de « scaler », ou mettre à l’échelle de manière intelligente. L’enjeu est vital, et la logique est accessible à toutes les entreprises, pas seulement aux startups soutenues par des fonds d’investissement.

Hacker, scaler et valoriser

Pour les entrepreneurs qui travaillent dur pour rester libres, l'objectif ultime est d'avoir une entreprise qui performe même lorsqu'ils ne sont pas là, et d'en faire un actif que d’autres souhaiteront acquérir. Et pour ceux qui sont mandatés pour diriger des entreprises plus importantes, il s'agit de créer des stratégies durables capables de rendre l'entreprise plus forte, même après leur départ. Dans tous les cas, le travail du dirigeant consiste à pousser la croissance, à rendre l’entreprise pérenne, et à valoriser son organisation en tant qu'actif. On parle alors de « hacker », « scaler », et valoriser.

La réussite n’est pas une question de diplômes, de burnout au travail, ou de chance, elle doit devenir le résultat d'une stratégie de vente intelligente ET d'une efficacité organisationnelle. En effet, pour qu'une entreprise fonctionne pour son dirigeant et, surtout, sans lui, il faut engager un travail de fond.

Par ailleurs, le succès est aussi le résultat d'une planification intelligente et d'efforts constants. Si 20 % des petites entreprises font faillite au cours de la première année, la principale raison de cet échec est qu’elles ne parviennent pas à trouver une adéquation entre produit et marché et font de leur mieux pour vendre une solution qui ne résout aucun problème particulier et ne répond à aucun besoin. Qu’on se le dise, si 42 % des entreprises échouent en raison de ce manque d'adéquation, le manque de fonds n'arrive qu'en 2è position et ne provoque des échecs que dans 29 % des cas ! (Sources : CBInsights, Guidant Financial, FinancesOnline).

Travailler plus pour gagner plus est une idée trompeuse

Si l'entrepreneur moyen peut créer une nouvelle entreprise en six jours seulement, il peut s'écouler jusqu'à un an avant qu'une entreprise ne commence à réaliser de véritables ventes et c'est là que réside le véritable problème !

Le manque de planification financière est une véritable préoccupation des chefs d'entreprise. Xero explique que 65 % des chefs d'entreprise citent des questions financières telles que la visibilité des flux de trésorerie ou l'accès au capital comme source d'inquiétude.

Lever des fonds n’est par ailleurs bien souvent qu’une solution temporaire, en particulier lorsque les problèmes fondamentaux ne sont pas traités. Une levée ne résout pas les problèmes systémiques et n'encourage pas l'innovation, ce qui entraîne souvent une plus grande pression financière à l'avenir, et une dilution du capital !

Travailler plus dur n'est jamais aussi productif que de travailler plus intelligemment. Les entrepreneurs se plaignent de travailler à des heures irrégulières ou anormales et d'être finalement moins bien payés que les membres les mieux rémunérés de leur personnel. Ils oublient une chose essentielle : aller quelque part sans avoir une direction claire à l'esprit et un plan à suivre est une mission impossible.

Pour qu’une entreprise devienne un actif autonome, il faut commencer par penser de manière stratégique. Il faut oser rêver, fixer des objectifs à atteindre, des étapes à franchir et des priorités à respecter pour que tout avance.

Au-delà des frustrations liées à la gestion du temps, l’idée selon laquelle il faut travailler plus pour gagner plus est le signe d'une mauvaise organisation interne et dénote un manque de réflexion stratégique et de gestion basée sur les priorités au niveau de la direction.

Oui, il existe un mythe selon lequel le succès est proportionnel au nombre d'heures travaillées. Mais cette approche est contre-productive à long terme, car elle conduit à l'épuisement professionnel, étouffe la créativité et ignore l'importance d'une délégation stratégique et de systèmes efficaces. La solution n'est jamais de rester le nez dans le guidon ! Au contraire, la création d'une entreprise qui prospère sans surveillance constante nécessite des stratégies qui optimisent les opérations pour l'efficacité et la productivité, et non pour une présence perpétuelle. Il s'agit de travailler sur le système, et non de s'y perdre !