L’écoute : un outil indispensable de communication... et développement personnel

Le Journal du Net vous a souvent montré pourquoi et comment l’écoute est un précieux "outil" de la communication humaine. L’un des outils les plus précieux, un outil indispensable.

On le voit avec les enfants, à la maison comme à l’école : l'écoute s'acquiert avec parfois quelques réticences. Et les adultes la négligent trop souvent. Mais il faut bien sûr parler d'écoute "attentive", celle qui nous mobilise vers l'interlocuteur et autorise, accueille sa parole… pour en tirer le meilleur profit. Dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle.

Paradoxalement, on écoute certes beaucoup, plus ou moins bien, mais on retient peu.  De la qualité de notre écoute dépend la qualité de nos relations… et celle de notre efficacité personnelle.

Déjà les plus grands philosophes grecs avaient mis l’accent sur l’importance de l’écoute. De la sagesse antique à nos jours, voici un florilège de belles citations recueillies et commentées par Jean-François Guédon, professeur à l’Association Philotechnique.

  La sagesse antique… celles des grands philosophes et savants Les premières grandes Lumières de l’humanité

« Qui parle sème, qui écoute récolte »

Cette formule est de Pythagore, Philosophe et mathématicien grec du Ve siècle avant notre ère.

« La nature nous a donné une langue et deux oreilles afin que nous écoutions le double de ce que nous disons. »

Zénon d’Elée    Philosophe grec du Ve siècle avant notre ère. Près de cinq siècles avant notre ère, Euripide (486-406 av JC) avait énoncé cette maxime :

« Une sage défiance est bien ce qu’il y a de plus utile pour les mortels. »

Et il avait donné ce sage conseil :

 « Parle si tu as des mots plus utiles que le silence, ou garde le silence. »

Autre formulation du même conseil :

« Ne prends la parole que si ce que tu vas dire est plus fort que le silence. »

Leur compatriote et contemporain Sophocle (-495 – 406) avait énoncé ces deux sages maximes :

« Pour agir avec prudence, il faut savoir écouter »

« J’ai pris l’habitude de me taire sur ce que j’ignore »

C’est à la même période, ou même un peu avant, mais à l’autre bout du monde,  que Confucius, le grand philosophe chinois (-555 – 479), avait énoncé cette maxime :

« Ecrire, c’est écouter deux fois. »

En le lisant ou l’entendant, nous pouvons comprendre “écrire” au sens de “prendre des notes”.

NDLR   Le JDN a publié un article de l’un des plus grands managers et créateur d’entreprises de notre époque, Richard Branson, qui a tenu à faire partager sa passion pour les simples techniques de prises de notes… en soulignant que la prise de notes efficace a été pour lui un instrument essentiel de sa créativité (plus de 400 créations d’entreprises à son actif !).

Nous trouvons aussi chez Confucius cette sage recommandation : « Ecoutez beaucoup afin de diminuer vos doutes ; soyez attentifs à ce que vous dites, afin de ne rien dire de superflu ; alors vous commettrez rarement des fautes ».

 

Avançons encore dans la sagesse de l’Antiquité, grecque et romaine …

« Parler est le privilège de la connaissance, écouter est le privilège de la sagesse. »

Plutarque (v46 ou 50 ~ 125) Historien et moraliste grec.

Epictète (mêmes dates 50 ~ 125) nous a laissé cette brève formule :

« Ecouter est un art ».

Et voici une recommandation d’un célèbre empereur philosophe :

« Etre attentif à ce que dit l’autre n’est pas suffisant, c’est écouter son âme qu’il te faut. »

Marc Aurèle (121 ~180)               Empereur romain, philosophe stoïcien.  

De la sagesse antique nous vient également cette excellente formule :

« Ecoute les conseils de tous, et prend celui qui te convient ».

Lointaine ou plus récente, la sagesse africaine mérite aussi d’être citée :

« Mâche avant d’avaler, écoute avant de parler ».

  De la Renaissance au Siècle des Lumières Voici une observation du plus grand génie de la Renaissance :

« Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres. »

Léonard de Vinci (1452-1519)

Le célèbre auteur des Essais nous a légué cette excellente formule :

« La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. »

Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592).

 

L’un des plus grands hommes d’Etat de notre Histoire de France a formulé cette sage recommandation, suivie d’un précepte analogue à ceux de Machiavel :

« Pour bien agir au gouvernement d’un Etat, il faut écouter beaucoup et parler peu. »

« Savoir dissimuler est le pouvoir des rois. »

Cardinal de Richelieu (1582-1642)                          Maximes d’Etat

L’immortel auteur des Caractères a formulé ce principe qui vaut certainement toujours pour tous les rédacteurs d’aujourd’hui, et notamment les journalistes et les publicitaires, à l’égard de leurs lecteurs ou de leurs cibles :

« Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs. »

Jean de la Bruyère (1645-1696).

NDLR  Lorsque nous préparons une conférence ou une réunion, pensons donc à nous mettre à la place de nos (futurs) auditeurs ! Afin de compléter ou préciser nos propos… ou de les corriger, les adapter !

 

Voici l’une des formules les plus connues de l’une des plus célèbres Fables de La Fontaine :

« Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. »

Jean de La Fontaine (1621-1695)             Le Corbeau et le Renard

 Un grand moraliste du Siècle classique nous a légué cette maxime :

« Il faut écouter ceux qui parlent si on veut en être écouté ».

François de La Rochefoucauld (1613-1680)   Maximes

 Et voici l’un des plus grands esprits du Siècle des Lumières :

« Celui qui excelle ne discute pas, il maîtrise sa science et se tait. »

François Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778).

Et un romancier, et plus encore illustre auteur de théâtre, avait formulé cet aphorisme :

« Bien écouter, c’est déjà presque répondre ».

Pierre Le Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763).

 Franchissons maintenant le Siècle des Lumières, pour arriver à Napoléon Bonaparte, qui fut l’un de ses fils les plus illustres.

« Sachez écouter, et soyez sûr que le silence produit souvent le même effet que la science. »

Napoléon Bonaparte (1769-1821)

 Cette brève formule du plus grand des écrivains allemands a constitué un magnifique sujet pour divers examens et concours :

« Parler est un besoin, écouter est un art. »

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832). Ecrivain et savant allemand.

 Donnons maintenant la parole à l’un des plus grands orateurs du XIXe siècle :

« Il n’y a pas d’orateur solitaire, et tout orateur a deux génies, le sien et celui du siècle qui l’écoute. »

Henri Lacordaire (1802-1861)  Venons-en maintenant au XXe siècle…

« Toutes choses sont déjà dites. Mais pour ce que personne n’écoute, il faut toujours recommencer. »

André Gide (1869-1951)              Prix Nobel de Littérature en 1947.  L’une de nos plus illustres académiciennes a écrit :

« Apprendre à penser, à écouter l’autre, c’est être capable de dialoguer, c’est le seul moyen d’endiguer la violence effrayante qui monte autour de nous. »

Jacqueline de Romilly (1913-2010)

Et voici les propos d’un célèbre psychiatre et psychanalyste :

« Dans la communication écrite, le fait de recevoir un accusé de réception procure une vraie satisfaction, sinon un soulagement. Dans la communication orale aussi.

C'est l'accusé de réception qui est l'essentiel de la communication en tant qu'elle est, non pas significative, mais signifiante. »

Jacques Lacan (1901-1981). Le Séminaire,  III  (1973)

 Et voici enfin un conseil très subtil, qui peut s’appliquer dans le domaine commercial comme dans le domaine politique ... et devant les jurys de concours :

“Une grande partie du talent d’un orateur consiste à dissimuler son art et à montrer un naturel qui crée, entre celui qui l’écoute et lui-même, un courant de sympathie et de confiance. »

Me Maurice Garçon (1889-1967)              Essai sur l’éloquence judiciaire

Avocat, membre de l’Académie française, et l’un des meilleurs orateurs du XXe siècle

 

« Dans la communication, le plus compliqué n'est ni le message, ni la technique, mais le récepteur. »

Dominique Wolton (né en 1947), sociologue français. Il est actuellement Directeur de Recherche au CNRS. Il assume la direction du laboratoire Information, Communication et Enjeux scientifiques, et a fondé l’IRC, Institut de recherche sur la Communication.

 

Nous vous invitons à commenter, illustrer et critiquer cette formule d’un illustre Polytechnicien, Ingénieur général des Ponts-et-Chaussées et grand chef d’entreprise, Auguste Detoeuf :

« Personne ne croit aux experts, mais tout le monde les écoute ».

L’auteur des Propos d’O.L. Barenton, confiseur a aussi écrit :

« Si vous ne voulez pas écouter la raison, elle en manquera pas de se manifester ».

Lors d’un diner-débat à la Maison des Polytechniciens, nous avons entendu cette observation qui mérite d’être gardée en mémoire :

On entend souvent la remarque : « Il parle trop ». Mais on n’a jamais entendu la critique :  « Il écoute trop ! »

 

Franchissons l’Atlantique pour écouter Peter Drucker :

« La chose la plus importante en communication, c'est d'entendre ce qui n'est pas dit. »

Peter F. Drucker (1909-2005). Théoricien américain du management.   ***  

Réflexions à poursuivre… et action quotidienne !

« Trois points sont importants à prendre en compte : soyez à l’écoute de ce qui se vit au cœur de l’équipe, soyez à l’écoute de ce que chacun a comme aspiration professionnelle, soyez à l’écoute des failles et craintes que chacun exprime sans le savoir. De cette manière, vous saurez adapter votre manière de diriger en fonction de ce que vous sentez chez l’autre. »

C’est le conseil donné aux cadres et managers par Fanny Bauer-Motti, Docteur en psychologie et fondatrice à Londres d’un Cabinet de conseils aux entreprises.

Retenez bien cette maxime, pour l’avoir à l’esprit en permanence :

« Soyez à l’écoute ! »