Télé-manager, épisode 2 : ton rôle de manager tu repenseras
Avec le Covid-19, le télétravail est devenu la norme et les managers doivent gérer à distance leurs équipes. Deuxième épisode de notre série de notre saga sur les recettes du télé-encadrement.
Manager ne s'improvise pas. Manager à distance encore moins. Que vous soyez un télétravailleur aguerri (profitez-en pour réviser vos classiques !) ou un néophyte, le JDN vous relaie chaque jour les conseils de professionnels pour vous aider à encadrer vos équipes, même de loin. Deuxième commandement : ton rôle de manager tu repenseras (cliquez ici pour revoir l'épisode 1).
Charité bien ordonnée… "Le manager doit impérativement faire le point avec lui-même, avertit Laurent Pellegrin, directeur adjoint au ministère des Armées et intervenant pour La Maison du Management. Quel est son rapport au travail à distance ? Quel est son type de management ? Quelles sont ses propres angoisses face à la solitude ? S'il ne prend pas le temps d'y réfléchir, il risque de tomber dans le 'toujours plus de la même chose', d'être maladroit, surtout à distance."
Le télétravail s'accorde mal avec un management très vertical, et les managers adeptes du "command and control" devront se remettre en question s'ils veulent s'adapter à ces nouvelles conditions. Ils doivent accepter de changer de posture, et notamment, pour le fondateur et directeur associé d'Akor Consulting Claude Mattio, "travailler sur le lâcher-prise, indispensable pour faire confiance aux gens".
"Le manager doit faire passer trois fois plus d'information vers le bas que vers le haut"
Car à distance, le manager est surtout un chef d'orchestre : "Il est garant des règles du jeu plus que du fond. Il doit surtout se rendre compte que le management s'inscrit dans un temps long, et se détacher de l'urgence". Pas toujours évident, surtout lorsque les modalités de télétravail sont prises au pied levé, comme l'a imposé la crise sanitaire actuelle. Pour Laurent Pellegrin, le manager est là, entre autres, pour donner le tableau d'ensemble, le "big picture" à son équipe, faire le lien, et surtout faire passer l'information. "Il faut faire passer trois fois plus d'information vers le bas que vers le haut. Le manager est là pour forger une conscience collective, faire en sorte que le groupe sache où il va. Le chef doit être un pourvoyeur d'information plus qu'un récepteur de reporting."
Quoi qu'il en soit, "les managers ne doivent surtout pas polluer leurs équipes avec leurs propres angoisses. Au contraire, ils doivent poser les choses pour avoir un cadre moins anxiogène". Le manager doit ainsi, selon Claude Mattio, "gérer ses propres états internes, sa respiration, le rythme de sa voix pour transmettre de la sérénité à ses collaborateurs".
Démontrer sa confiance à ses équipes
Montrez à vos équipes que vous leur faites confiance, et que vous n'êtes pas dans le contrôle constant : elles se sentiront d'autant plus valorisées et désireuses de se montrer dignes de votre confiance.
"Pas de micro-management, avertit Geoffroy de Lestrange, directeur marketing et communication de Cornerstone On Demand, société de solutions RH et de formation. Ce qui compte, c'est de savoir si le travail est fait ou pas." Fliquer ses équipes pour savoir ce qu'elles font à la minute ne sera d'aucune utilité. Mieux vaut leur fixer des objectifs et leur demander des points ponctuellement.
Mais il faut aussi s'attirer la confiance de ses équipes, notamment en étant réactif dans les réponses aux différents messages. La confiance passe aussi par la transparence des managers : à eux de s'appliquer à eux-mêmes les règles qu'ils imposent à leurs équipes, en respectant des temps de pause et de déconnexion, ou en indiquant comment s'organise leur journée et à quel moment ils sont disponibles ou non.
"Cet épisode peut permettre de revaloriser la confiance, estime Geoffroy de Lestrange. Si une entreprise n'a pas confiance dans le travail à domicile, cela veut dire qu'il n'y a pas de confiance du tout au sein de cette entreprise." Cliquez ici pour passer à l'épisode 3.