Comment réduire son empreinte carbone au travail ?

Comment réduire son empreinte carbone au travail ? Mails, stockage de données... Tour d'horizon des bonnes pratiques pour réduire votre impact environnemental.

La pollution numérique s'emballe ! Selon une récente étude de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques), le secteur du numérique en France représente 2,5% de l'empreinte carbone totale et 10% de la consommation électrique française. En cause, nos équipements, le stockage des données, les mails, et la consommation de vidéos sur Internet. Autant d'usages numériques de notre quotidien professionnel, au bureau comme à la maison. En adoptant des pratiques plus responsables, il est possible de réduire notre bilan carbone. Comment ? Voici quelques astuces.

Choisir son matériel

Par la quantité de matériaux nécessaires à leur fabrication et par l'énergie qu'ils consomment pour fonctionner, les équipements informatiques sont responsables à 75% de la pollution numérique. Sans compter les 20 millions de tonnes de déchets électroniques que produit la France chaque année. Or, notre travail nécessite au minimum un ordinateur et un téléphone, quand ce n'est pas en plus une tablette et une enceinte Bluetooth pour les visioconférences.

Une attitude responsable est de réparer quand cela est possible. Depuis le 1er janvier 2021, le gouvernement oblige les constructeurs à afficher un indice de réparabilité sur les smartphones et ordinateurs. Vous pouvez aussi inciter votre entreprise à opter pour le rachat d'un équipement éco-conçu ou reconditionné - qui pollue 8% moins qu'un appareil neuf, notamment grâce au réemploi des matériaux. Selon le Baromètre numérique 2021 de l'Arcep, un équipement neuf ou reconditionné a la même durée de vie. Reconditionner double ainsi la durée de vie ! 

Si le télétravail généralise l'emploi d'un ordinateur portable, sachez aussi que ce dernier consomme deux fois moins d'électricité qu'un ordinateur fixe de même catégorie. Lorsque vous quittez votre bureau, pensez à arrêter complètement votre ordinateur et ses périphériques, car même en veille ils continuent de consommer de l'énergie. 

Trier ses mails

Avec les dizaines de mails que nous recevons chaque jour, ne serait-ce que dans notre adresse pro (sans compter les spams), souvent assortis de pièces jointes, et avec les dizaines de courriels que nous envoyons chaque jour (surtout lorsqu'on utilise la fonction "répondre à tous"), nous émettons deux fois plus d'émissions carbone que le transport aérien civil. Chaque mail parcourt 15 000 kilomètres pour atteindre son destinataire. Or, 60% de nos courriels ne seraient jamais ouverts. L'envoi de 33 mails d'1 Mo à 2 destinataires par jour, et par personne, génère chaque année des émissions équivalentes à 180 kg de CO2, soit plus de 1 000 km parcourus en voiture.

Une bonne gestion de nos mails est donc primordiale. Il suffit, par exemple, de faire un tri quotidien de sa boîte pour supprimer les vieux courriels, ceux qui se trouvent dans la corbeille et les spams. Evitez le "répondre à tous" qui donne le sentiment de n'envoyer qu'un seul mail, alors qu'il est multiplié par le nombre de destinataires. Pour le partage de documents, que le télétravail favorise, préférez les liens de partage comme WeTransfer et Framadrop qui ne stockent les données que sur une durée limitée. Enfin, signez vos mails plutôt avec une signature texte qu'avec une photo ou un logo. Cela allégera le poids de votre courriel.

Des recherches "plus écolo" sur le Web

Pour limiter le recours aux moteurs de recherche et consommer moins d'énergie, quelques gestes simples existent comme rentrer directement l'adresse dans la barre de recherche, utiliser la barre de favoris pour les adresses souvent utilisées, fermer les onglets inactifs qui font tourner les serveurs. Pour vous y aider, il existe des outils comme The Great Suspender. Privilégiez des moteurs de recherche plus vertueux comme Ecosia qui reverse 80 % de ses bénéfices à des programmes de reforestation ou Lilo qui reverse une partie de leurs recettes à des associations environnementales.

Mieux stocker ses données

Stocker ses données sur un cloud nécessite des serveurs tournant à plein régime 24 heures sur 24 et alimente le fonctionnement des data centers. Cela entraîne une surconsommation énergétique. Comme le préconise l'Ademe, il est préférable de stocker ses données sur votre ordinateur, disque dur ou clé USB. La consultation de ces documents sur Internet consomme deux fois plus d'énergie qu'un stockage local qui ne consomme rien ! Comme pour vos mails, faites aussi le tri dans vos documents, photos ou vidéos, pour ne garder que l'essentiel. 

Attention à la vidéo !

La vidéo est de loin la pratique numérique la plus énergivore. Or, le télétravail a fait exploser le recours aux visioconférences. Une minute de visioconférence émet 1 gramme de CO2, selon l'entreprise Carbo. Une réunion virtuelle de 10 personnes d'une heure et demie émet près d'un kilo d'équivalent CO2. Soit l'équivalent d'un trajet de 8 km en voiture ! Afin de limiter le bilan carbone de nos visioconférences, l'Ademe recommande de couper sa caméra quand c'est possible. Une minute de visioconférence en audio consomme 39% moins d'énergie qu'avec les caméras activées.

Pensez aussi à utiliser une connexion filaire ou Wifi, qui consomme 23 fois moins d'électricité que la 4G ! Tous les logiciels de visioconférences n'ont pas non plus le même impact environnemental. Selon une étude de l'entreprise nantaise Greenspector Google Meet est le moins "polluant", devant Skype et Zoom.