Les extraits de "Petit chef ou vrai patron ?" de Robert Sutton Adoptez des stratégies simples

Pour être suivies, les stratégies des vrais patrons doivent être comprises de tous. C'est ainsi que Robert Sutton explique le succès de Steve Jobs chez Apple.

bannissez les stratégies illisibles.
Bannissez les stratégies illisibles. © Creatas / Thinkstock

« Une autre erreur commise par les petits chefs désireux de démontrer leur intelligence – au moins à eux-mêmes – consiste à développer des stratégies incompréhensibles. Hélas, si vos colla­borateurs n'arrivent pas à comprendre votre stratégie, comment voulez-vous qu'ils sachent ce qu'ils doivent faire ? Et même s'ils parviennent à en percevoir les subtilités, la complexité peut éparpiller leur attention au point qu'ils ne pourront rien faire correctement.

"Nous n'étions même pas capables de conseiller nos amis pour l'achat de leur ordinateur."

L'une des transformations les plus spectaculaires que j'aie jamais vue en termes de simplification d'une stratégie est à mettre à l'actif de Steve Jobs. Lorsqu'il est revenu chez Apple en juillet 1997, l'offre de la société était vertigineuse : elle ne comptait pas moins d'une vingtaine d'ordinateurs différents. Jobs avait été banni d'Apple pendant dix ans. Il consacra les premières semaines après son retour à essayer de comprendre la situation et notamment la stratégie produits d'Apple. Il demanda qu'on lui explique les différences entre des produits comme les Performa 3400, 4400, 5400 et 6400. "Je n'y comprenais rien. Nous n'étions même pas capables de conseiller nos amis pour l'achat de leur ordinateur." Cette stratégie semait la confusion dans l'esprit des consommateurs, rendait difficile le ciblage des efforts de développement et des campagnes de marketing et compliquait à l'extrême le travail de la chaîne logistique. En un an, Jobs supprima tous ces produits pour n'en conserver que quatre : un ordinateur portable et un ordinateur de bureau pour les entreprises, et l'équivalent pour les particuliers. C'est ainsi qu'ont commencé le redressement financier d'Apple et la renais­sance de l'entreprise, confortant la réputation de Jobs comme génie sans états d'âme. »