Métiers de la maintenance informatique : il y a aussi de la place pour les femmes

Si le secteur des ESN a commencé à féminiser ses effectifs depuis quelques années déjà, le monde des infrastructures IT et de la maintenance informatique commence seulement à opérer ce mouvement… Cet univers en forte croissance représente pourtant de nombreuses opportunités pour les femme.

Depuis une vingtaine d’années, les ESN ont réussi à attirer dans leurs rangs une population de plus en plus féminine, en particulier dans les métiers de l’assistance à maîtrise d’ouvrage et du développement informatique. Aujourd’hui, 27,4% des salariés du secteur informatique sont des femmes dont 25% occupent une fonction technique dans l’entreprise et 75% occupant des postes dits "de support" comme les ressources humaines, le marketing ou encore la communication. La situation reste bien évidemment perfectible et la parité est loin d’être atteinte dans ces métiers, mais l’environnement y est bien plus favorable aux femmes que par le passé.

A l’inverse, dans les métiers des infrastructures informatiques et de leur maintenance, la situation a encore peu évolué. Les raisons sont diverses, mais l’une des principales est que notre secteur souffre d’une image erronée, lorsqu’il n’est pas tout simplement inconnu. Pourtant, nos métiers sont promis à une belle croissance et offrent des opportunités d’évolutions de carrières multiples et enrichissantes. 

Solutions de stockage et de sauvegarde, serveurs et infrastructures réseaux sont en effet au cœur de la transformation digitale des entreprises. Garantir leur bon fonctionnement est essentiel. Il n’y a pas de raison qu'une femme ne puisse pas, comme un homme, s’épanouir dans le domaine de la maintenance informatique. 

La contrainte la plus importante est peut-être celle des amplitudes horaires : pour remplir nos engagements de qualité de service, la maintenance est un travail 7j/7, 24h/24, avec un système d’astreinte et d’horaires décalés. Mais cela ne doit pas faire davantage peur aux femmes qu’aux hommes : des métiers déjà fortement féminisés, comme ceux de la santé, sont soumis aux mêmes contraintes.

Reste qu’il faut mettre en place des éléments pour rassurer les femmes et leur montrer qu’elles sont les bienvenues. Les data centers où nos techniciens interviennent, souvent la nuit, sont situés dans des zones isolées. L’ambiance dans les équipes est peut-être encore trop masculine et il y a encore peu d’exemples féminins dans le secteur.

Pourtant, les métiers de la maintenance offrent des opportunités intéressantes pour les profils motivés, hommes ou femmes. Les techniciens opèrent de façon assez autonome, en maîtrisant leur emploi du temps et sont en contact fréquent avec les clients. Les possibilités d’évolution en interne sont nombreuses, y compris à l’international. Les ponts pour évoluer entre les différents services aussi. Univers méconnu et en situation de pénurie, le monde de la maintenance a de toute façon depuis longtemps misé sur la formation continue et le développement des compétences. Chez Jiliti, nous comptons environ 15% de femmes dans nos effectifs et en avons recruté une dizaine ces six derniers mois.

Pour accélérer la féminisation de nos équipes, nous nous sommes rapprochés des écoles, en commençant à petite échelle. En 2020, nous avons recruté deux alternantes en BTS. En 2021, nous recherchons dix alternantes, pour constituer une promotion complète et bénéficier d’un effet de volume, qui suscitera, nous l’espérons, un effet d'entraînement à long terme. Les femmes ne représentent aujourd’hui que 10% des étudiants en informatique.

Au-delà de notre cas particulier, nous pensons que toute la filière doit s’intéresser davantage à ce sujet, en travaillant main dans la main avec les écoles, les associations et les pouvoirs publics pour faire connaître nos métiers. S’il y a bien un secteur qui ne connaît pas la crise, c’est le nôtre !