Et si la génération Z était une opportunité pour l'entreprise et ses équipes ?

Les conférences et les publications à propos de la "Gen Z" se multiplient. Les jeunes en question arrivent tout juste dans les entreprises. Devons-nous nous empresser de les cataloguer et de porter un jugement ?

Le bureau, lieu de rencontre des générations

 Au-delà du regard porté spontanément par une génération sur les suivantes, les entreprises sont les premières concernées par la collaboration intergénérationnelle. Les entreprises évoluent et invitent nécessairement juniors et seniors à collaborer. Le travail constitue ainsi l’un des rares lieux où des générations différentes vont échanger des idées et construire ensemble. D’ailleurs, le bureau est créateur de liens sociaux uniques – liens intergénérationnels notamment. Dès lors, on comprend l’appétence des RH et managers pour les réflexions autour des attentes des différentes générations.

S’offrir le regard neuf et connecté de la jeunesse et bénéficier de l’expérience avisée de ceux qui ont vécu, cela ressemble à une combinaison gagnante. Au même titre que le multiculturalisme, la parité hommes / femmes ou la mixité sociale, la diversité des âges dans une équipe pourrait être un critère d’inclusion pertinent. Cela pourrait même être un gage de capacité à innover, d’agilité…

Plutôt que de confronter les générations, les entreprises font face au double défi de transmettre leur culture à une population variée et de développer une organisation dans laquelle tous les âges peuvent s’épanouir. La question n’est pas tant de qualifier la gen Z, mais plutôt de s’assurer sans cesse que la mission de l’entreprise, ses valeurs, son fonctionnement restent compris par les anciens comme par les nouveaux.

En effet, l’arrivée de juniors oblige les entreprises à se remettre en question, à faire évoluer leur communication interne, voire leur management. L’aménagement du bureau, les méthodes de collaboration, l’organisation du travail peuvent être bousculées. Mais cela a probablement toujours été le cas, la génération Z n’est sûrement pas la première à bousculer ses aînés. L’entreprise peut se réjouir de l’afflux d’idées neuves qui la pousse à s’adapter aux évolutions sociétales.  

Convergence de valeurs

Les jeunes professionnels, nés entre 1997 et 2012, seraient moins attachés aux modèles traditionnels de travail. On les dit moins ambitieux et plus soucieux de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle… Pourtant, ces préoccupations ne sont pas propres à une nouvelle génération. Les générations X et Y ne sont-elles pas les premières à s’être lancées dans un congé sabbatique tour du monde, un déménagement à la campagne ou une reconversion pour un métier plus concret ou plus humain ?

On pourrait généraliser l’idée que les jeunes travailleurs, étant entrés dans le monde du travail avec la pandémie, seraient plus attachés au télétravail et à la liberté d’organisation ou plus à l’aise avec le travail hybride, le coworking et le flex office. Pourtant, d’'après l'étude américaine relayée par Morning Consult, la génération Z semble être plus attachée au travail en présentiel que les générations précédentes, avec une majorité de personnes préférant travailler dans un bureau.

L'autonomie, la flexibilité, l'équilibre vie privée / vie professionnelle, la quête de sens et d’épanouissement au travail sont des aspirations partagées, dépassant les frontières générationnelles. Plutôt que de considérer ces changements comme des défis isolés propres à une génération, saisissons l’opportunité de repenser et de réinventer notre approche du travail.

Les entreprises qui placent les sujets RH au cœur de leur stratégie s’intéressent au bien-être de leurs collaborateurs. Chaque collaborateur est alors l’objet d’une attention individuelle, indépendamment de sa génération. L’entreprise s’efforcera de comprendre la personnalité de chacun et d’écouter les besoins singuliers, sans considérer que tous les individus d’une génération ont besoin de la même réponse.   

Finalement, pour apprendre à connaître la nouvelle génération, il suffit d’aller au bureau et de parler aux stagiaires et jeunes diplômés croisés au café – si possible sans a priori !