Green IT : comment s'engager pour une économie circulaire ?

La transition vers une économie circulaire est essentielle mais lente. L'informatique circulaire peut réduire l'impact environnemental et économiser des ressources

Chaque année, les pouvoirs publics au sein de l'UE dépensent environ 2000 milliards d’euros dans l'achat de services, travaux et fournitures. Une facture conséquente, dont une large part est dédiée à l’achat de produits informatiques. Or, cette catégorie de produits s’avère responsable d’un certain nombre de problèmes écologiques, notamment les déchets électroniques, qui s'accumulent au rythme record de plus de 60 millions de tonnes par an dans le monde. Une grande partie de ces déchets finit dans des décharges, engendrant pollution, risques sanitaires et épuisement de ressources précieuses. Et si pour insuffler un réel changement, le secteur public servait de moteur pour guider les autres secteurs de l’industrie vers des pratiques plus durables ? La capacité d’influence de l’achat public ne doit pas être sous-estimée.  

On entend partout que la transition vers une économie circulaire est nécessaire, à travers les débats politiques ou dans les rapports d'entreprises. Pourtant, jusqu'à présent, peu de progrès concrets ont été réalisés, alors même que favoriser une informatique circulaire peut contribuer à réduire l'impact sur l’environnement, à limiter la quantité de déchets électroniques ou encore la consommation de ressources. Sans parler des économies que cela peut représenter. Comme souvent le plus dur est de savoir par où commencer.

Choisir des fournisseurs engagés

Première étape : clarifier ses ambitions et besoins en matière de durabilité et de circularité. Chaque échange ou appel d’offres est ensuite une occasion de recueillir des informations sur les engagements de ses fournisseurs. Avec la généralisation des rapports obligatoires sur le développement durable, les organisations sont de plus en plus dépendantes de données crédibles au sujet des engagements de leurs fournisseurs.

Inclure des critères de circularité dans les politiques d’achats

Pour favoriser une informatique circulaire, les produits doivent être conçus de manière à durer dans le temps. Ils doivent être réparables et leurs principaux matériaux et composants doivent pouvoir se remplacer, pour pouvoir allonger leur durée de vie au maximum.

Les extensions de garantie couvrant l'entretien, les réparations et le remplacement des batteries sont par ailleurs souvent intéressantes à considérer. 

En outre, les produits qui bénéficient d'un écolabel ou d'une certification de durabilité peuvent faciliter la transition vers une économie circulaire. Attention, tous ne se valent pas, et il est important de choisir des labels et certifications soumis à des contrôles indépendants pour s’assurer de leur pertinence.

Anticiper les besoins futurs

Il est important d’acheter des produits informatiques avec suffisamment de capacité pour répondre aux besoins de plusieurs années. Remplacer ses logiciels traditionnels par des solutions cloud peut réduire les exigences en termes de performance et prolonger la durée d'utilisation. Bien que les produits plus performants consomment généralement plus d'énergie, leur impact sur le climat reste négligeable par rapport à celui de leur fabrication. Aussi, même si cela est plus coûteux, l'investissement dans un produit de haute performance peut s'avérer plus rentable à long terme.

Envisager la seconde main

Dans une approche circulaire, il est crucial de prolonger la durée de vie des produits. Lorsqu'un produit n'est plus adapté aux besoins de son premier utilisateur, il devrait être redistribué ou vendu à un nouvel utilisateur. Les achats de produits d'occasion sont généralement avantageux à la fois sur le plan financier mais aussi en termes de durabilité environnementale.

Définir des indicateurs de performance pour se conformer aux législations

Identifier les indicateurs de performance adaptés à son organisation peut aider à satisfaire les exigences légales en matière de rapports sur le développement durable et à prendre des mesures pour atteindre les objectifs de circularité, qu'ils soient internes ou externes. Dans le secteur IT, une prolongation de la durée d'utilisation peut contribuer à réduire les émissions annuelles relevant du Scope 3.

L'adoption d'une approche circulaire dans le secteur de l'électronique peut contribuer à relever plusieurs défis majeurs en matière de développement durable, notamment le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution liée aux produits toxiques et les déchets électroniques. C'est également un facteur positif pour la durabilité sociale. Il est temps de s’y mettre !